Il existe un scénario, horrible, dans lequel la Norvège et la Finlande font match nul à Sion dimanche (18h) et que, dans la foulée, la Suisse se liquéfie face à l'Islande dès 21h à Berne. Dans ce cas, tout serait consommé: la Nati en aurait terminé avec son Euro après à peine quatre jours. Et l'euphorie dans le pays disparaîtrait avant même d'avoir pu véritablement débuter.
«Oui, il y a de la pression. Et c'est normal qu'il y en ait et qu'on soit nerveuse», a reconnu Livia Peng, la gardienne de cette équipe de Suisse. Pour la contrer, ou en tout cas la maîtriser au mieux, les Suissesses ont décidé de l'aborder de face, cette vilaine pression. «On a encore eu une réunion entre nous à ce sujet, samedi. On veut en parler de manière ouverte, échanger, se dire les choses.»
Pia Sundhage: «Je suis optimiste»
30'000 personnes seront encore présentes dimanche soir au Wankdorf et la Nati espère se nourrir de cette ferveur, comme elle a si bien su le faire mercredi à Bâle malgré la défaite (1-2) contre la Norvège. «Je suis très optimiste. Les joueuses ont bien réagi après ce revers. J'ai aimé la manière dont elles se sont comporté et ont parlé», a relevé Pia Sundhage, l'expérimentée sélectionneure de cette équipe de Suisse.
La Suédoise ne s'en cache pas, la pression est là. «C'est un grand défi, mais nous sommes prêtes. En amont du tournoi, nous avons préparé les joueuses à tous les scénarios. On va bien aborder ce match», promet la technicienne, qui indique se méfier de deux choses en particulier chez les Islandaises.
Deux nuls face à l'Islande en 2025
«Physiquement, elles sont là. Et sur les contre-attaques, elles peuvent nous faire mal. Ces deux aspects sont connus et identifiés», promet-elle. D'autant plus que Suissesses et Islandaises se sont affrontées deux fois cette année, en Ligue des Nations, pour un triste 0-0 à Zurich et un bouillant 3-3 à Reykjavik.
Alors, comment lutter contre ces deux dangers potentiels? La Nati s'est d'ailleurs montrée friable dans le domaine des balles arrêtées mercredi, Ada Hegerberg pouvant égaliser après la pause face à une Livia Peng bien mal sortie. «Je suis consciente que du moment que je quitte la ligne, je dois toucher la balle», a admis la gardienne de la Nati, future pensionnaire du Chelsea FC. La Nati, c'est sûr, devra être bien plus concentrée dans ce domaine dimanche soir.
Du muscle dans l'équipe? Pas impossible!
Pia Sundhage hésite-t-elle à mettre de la taille et du muscle dans son équipe en prévision de ce qu'elle appelle elle-même une «bataille»? La réponse est évasive, très logiquement: la Suédoise ne veut pas dévoiler son jeu. «C'est une réflexion, bien sûr. Dois-on titulariser des joueuses plus fortes physiquement? D'un autre côté, notre jeu de possession a été très bon contre la Norvège et si on a le ballon et qu'on fait courir les Islandaises, l'impact physique sera moins primordial... Toutes ces questions, on se les pose», assure l'ancienne attaquante. Surtout, la Nati devra être concentrée durant 90 minutes et se montrer flexible, tant Pia Sundhage en fait une priorité.
Y aura-t-il des changements? Une option serait de placer Ana-Maria Crnogorcevic sur le couloir droite et de profiter de sa taille et de son expérience. Ce choix permettrait de faire jouer Iman Beney un cran plus haut, où la Valaisanne est bien plus à l'aise. Riola Xhemaili devrait alors sortir du onze, ce qui pourrait également être le cas pour faire débuter la très prometteuse Sydney Schertenleib. Une chose est sûre: Pia Sundhage a le choix, car toutes ses joueuses sont en état de jouer et dans un état d'esprit revanchard par rapport à mercredi.