Il ne faut pas comparer le football masculin et le football féminin, l’affaire est entendue, mais il n’est pas interdit de s’inspirer de l’autre. Ainsi, les filles de la Nati ont visionné mercredi matin dans l’intimité de leur hôtel thounois l’exploit des garçons de 2010, lorsque Gelson Fernandes avait inscrit le seul but de la victoire suisse sur la Roja en Afrique du Sud. «J’en ai eu des frissons en revoyant les images», a confié Noëlle Maritz, laquelle est convaincue, comme toutes ses coéquipières, que ces épatantes Suissesses ne partent pas battues d’avance.
«Tout peut se passer, c’est sûr. Johan Djourou a ajouté quelques mots, en plus de la vidéo, sur comment ils avaient abordé ce match. Avec le soutien du public, avec notre enthousiasme, on veut créer l’exploit nous aussi. On se réjouit énormément de ce match, ce sera encore une fois l’occasion de jouer dans un stade plein, dans une ambiance qui s’annonce exceptionnelle», a ajouté la défenseure de l’équipe de Suisse, très solide depuis le début de l’Euro.
Un nouveau «Miracle de Berne»?
Pia Sundhage pense également que son équipe peut s'inspirer de Reto Ziegler et de ses coéquipiers en 2010. «Nous avons passé des images de ce match, parce que nous voulons partager cette histoire. Ces moments nous rassemblent et nous donnent de la force», a assuré la Suédoise. Dans son discours aux joueuses, la sélectionneure est même remontée jusqu'en 1954 et au «Miracle de Berne», lorsque l'invincible Hongrie de Ferenc Puskas était tombée ici-même au Wankdorf face à l'Allemagne.
Mais ce vendredi à Berne, ce sera aux joueuses de l'équipe de Suisse d'écrire leur propre histoire, dans une ambiance qui devrait être inoubliable dès l'après-midi devant le Palais fédéral. «L’atmosphère à Genève lors du dernier match était fantastique, c’est un souvenir qui restera longtemps. Mais on en veut encore plus. Nous croyons en nos qualités, nous avons bien étudié l'Espagne, avons eu beaucoup de réunions, nous avons visionné des vidéos et préparé un plan de match que l'on pense être le bon. On va l'appliquer à 100% et nous voulons sortir du terrain gagnantes», s'est enflammée Noelle Maritz, ultra-déterminée.
La chance, un élément indispensable
Pia Sundhage s'apprête elle à vivre l'un des plus grands moments de sa déjà très riche carrière. «Les championnes du monde, chez nous, en quarts de finale de l'Euro. Oui, c’est un événement. Un très grand événement. On peut le rendre encore plus beau, mais il faudra de tout. De la qualité et de la chance. On ne gagnera pas si on n'est pas chanceuses à un moment donné», a souri la Suédoise, laquelle a un plan en tête et l'a transmis à ses joueuses. La Suisse changera-t-elle de système? Renforcera-t-elle le milieu de terrain? Réponse dans le courant de la journée!