Une énorme déception. Les Espagnoles avaient les larmes aux yeux après leur défaite à l’issue de la série de tirs au but contre l’Angleterre en finale de l’Euro, dimanche à Bâle (1-1; 3-1 tab). Après avoir remporté le Mondial 2023 puis la Ligue des nations, elles rêvaient de confirmer leur suprématie sur le monde du ballon rond en réalisant la passe de 3. Mais les Dieux du football en ont décidé autrement. «Malgré tous nos efforts, cela n’a pas marché, relevait Irene Paredes. C'est un moment difficile, il faut le surmonter, mais nous sommes très fières de ce que nous avons fait.»
«Celui qui gagne n'est pas toujours celui qui joue le mieux, ni celui qui le mérite», résumait Aitana Bonmati, désignée meilleure joueuse du tournoi, après avoir été honorée en quarts contre la Suisse puis en demies face à l’Allemagne. «La vérité c'est que c'est très, très cruel. Nous étions meilleures sur le terrain. Cette défaite fait d’autant plus mal que l’on réalisait un grand tournoi, on avait une bonne mentalité. Mais c’est le football.» À la fin, ce qui compte, ce sont les buts qu’on met au fond des filets.
Manque de réussite espagnol
Il n’a vraiment pas manqué grand-chose à la Roja pour monter pour la première fois de son histoire sur le toit de l’Europe. «Pour être championnes, il faut avoir de la chance, soulignait Paredes. Nous avons eu des occasions mais elles ne sont pas rentrées.» Les Espagnoles pourront notamment regretter leur manque d’efficacité durant les prolongations: la Madjer manquée de Salma Paralluelo (105e), le tir légèrement trop croisé de Claudia Pina (107e) ou la reprise pas assez appuyée de Paralluelo (110e).«À plusieurs reprises, voire à de nombreuses reprises, nous avons été supérieures sans parvenir à concrétiser notre domination», estimait Laia Aleixandri.
La troupe de Montse Tomé n’a pas réussi à éviter les tirs au but. Et elle s’est écroulée, ne transformant qu’une seule de ses quatre tentatives. «Nous n'avons vraiment pas été bonnes, reconnaissait Aitana Bonmati, qui a buté sur Hannah Hampton. J'assume ma part de responsabilité, et c'est dur, car sincèrement, j'étais sûre de moi, je n'avais pas peur, mais ce sont des questions de secondes, ce sont des décisions, c'est le tir, c'est… je ne sais pas comment l'expliquer.» Pourtant, comme l’a révélé l’entraîneure ibérique après le match, cet exercice avait été entraîné tout au long de la semaine au bord du Léman.
Victorieuse de tous ses matches, l’Espagne était sûrement l’équipe qui a présenté le plus beau jeu durant tout le tournoi. Mais dominer n’est pas gagner. «Je pense que cette équipe méritait mieux, relevait Montse Tomé. Nous avons travaillé dur pour arriver jusqu'ici. Et, au vu du déroulement du match, cela aurait pu se terminer autrement. Mais c'est le sport, et dans le sport, il faut savoir perdre.»
La Roja va devoir se relever et aller de l’avant. Cet automne, elle devra s’employer pour tenter de conserver son trophée en Ligue des nations. En demi-finales, elle affrontera la Suède, éliminée en quarts de finale de l’Euro par l’Angleterre, aussi aux tirs au but et également après s’être montrée supérieure dans le jeu.