Come on England! Déjà vainqueur du dernier Championnat d’Europe, les Lionesses ont conservé leur trophée en battant l’Espagne en finale dimanche (1-1; 3-1 tab), devant 34’203 spectatrices et spectateurs. Battues par la Roja lors de la finale de la Coupe du monde 2023, les protégées de Sarina Wiegman ont ainsi pris leur revanche, offrant une troisième couronne continentale de rang à leur entraîneure, également titrée lors de l’Euro 2017 avec les Pays-Bas. Comme en quarts et en demies, l’Angleterre a extrêmement souffert avant de l’emporter grâce à sa force de caractère.
Cette finale a commencé sur les chapeaux de roues, avec deux grosses occasions dans les dix premières minutes. Bien lancée dans le dos de la défense ibérique, Alessia Russo s’est présentée en bonne position mais Cata Coll, qui restait sur deux blanchissages de rang, s’est vite mise au sol pour sauver son équipe (3e). La réponse espagnole n’a pas tardé: bien servie dans la surface, Esther Gonzalez s’est retournée et sa reprise a été repoussée par Hannah Hampton, auteure d’une excellente sortie (9e). Le ton était donné, on n’allait pas s’ennuyer.
Une mauvaise relance de Coll a donné des sueurs froides aux fans espagnols, mais la portière barcelonaise s’est parfaitement rattrapée en effectuant un petit miracle sur un tir à bout portant de Lauren Hemp (19e). La Roja a réagi dans la foulée, avec un joli mouvement collectif conclu par une frappe de Mariona Caldentey qui est passée juste à côté de la lucarne britannique (21e). Ce n’était que partie remise pour l’attaquante d’Arsenal. Quatre minutes plus tard, la coéquipière de Lia Wälti se défaisait du marquage de Lucy Bronze pour reprendre de la tête un centre d’Ona Battle et ouvrir le score (25e).
Chloe Kelly encore décisive
La meilleure défense, c’est l’attaque et, pour conserver cet avantage, les Espagnoles ont fait parler leurs qualités techniques pour monopoliser le ballon et faire courir les Anglaises (67% de possession de balle après 45 minutes), qui ont galéré jusqu’à la pause. Pas au mieux depuis le début du tournoi, Lauren James, visiblement touchée à un pied, a dû jeter l’éponge, remplacée par la super-sub Chloe Kelly (41e). Un coup dur qui a failli être suivi par un deuxième: Esther, d’une reprise de la tête, s’est retrouvée à deux doigts de doubler la mise (41e).
Les Anglaises ont haussé leur niveau de jeu au retour des vestiaires, mais Bonmati (50e) et Mariona (52e) ont d’abord buté sur la portière britannique. Mettant plus d’intensité dans les duels, les Lionesses ont bousculé les championnes du monde. Et, comme souvent, l’égalisation est venue des pieds de Kelly, qui a déposé le ballon sur la tête de Russo, dont la reprise n’a laissé aucune chance à Cata Coll (57e). Le suspense était relancé et cette finale pouvait basculer d’un côté comme de l’autre.
Chloe Kelly, encore elle, a failli être, une nouvelle fois, l’héroïne anglaise. Mais sa frappe du pied droit a été repoussée du bout des gants par Cata Coll (69e). Claudia Pina, qui venait de rentrer en jeu à la place d’Alexia Putellas, a obligé Hannah Hampton à une parade compliquée (74e). La fin de match était décousue, le ballon passant rapidement d’un but à l’autre, souvent plus avec le cœur et les tripes, qu’avec la justesse technique. Dans les arrêts de jeu, le tir de la jeune espagnole Vicky Lopez, 19 ans, n’a pas évité de nouvelles prolongations, les cinquièmes depuis le début de la compétition.
Le mur Hannah Hampton
Les deux sélections, qui avaient déjà disputé 120 minutes en demi-finales, se sont longtemps neutralisées, avant que les Espagnoles ne prennent le dessus. Bien servie par Battle, Salma Paralluelo, pourtant en position idéale, a manqué sa Madjer (105e). Puis Pina a vu son tir croisé passé d’un rien à côté (107e). Paralluelo s’est à nouveau montrée dangereuse mais Hampton a mis son veto (110e), alors que Lopez a trop enlevé sa frappe (113e). L’Angleterre était au bout de la rupture mais n’a, presque miraculeusement, pas rompu. La Roja allait le regretter.
La décision s’est donc faite aux tirs au but, une première pour la Roja dans ce tournoi, une deuxième pour les Lionesses après leur succès en quarts de finale face à la Suède. Et, cette fois encore, Hannah Hampton s’est montrée héroïque. La portière anglaise, qui s’était fait tatouer sur l’avant-bras gauche les tireuses espagnoles, a réussi deux parades de grande classe, devant Mariona et Bonmati, alors que Paralluelo a manqué le cadre. Comme un symbole, c’est Chloe Kelly qui a offert le titre à son équipe. Sweet Caroline pouvait résonner dans le Parc Saint-Jacques.
Cette victoire des Lionesses conclut un Euro 2025 qui a dépassé toutes les attentes. Au total, 657’291 personnes ont assisté à une rencontre, faisant bien mieux que l’édition anglaise (574'875 supporters). La Suisse a suscité bon nombre d’éloges pour la qualité de l’organisation du tournoi et l’engouement, tant dans les stades que dans les rues, qu’il a suscité. Le football féminin a ouvert un nouveau chapitre de son histoire et on se réjouit de voir la suite.