Andrea Soncin aurait bien aimé se précipiter sur le terrain à la 90e minute. Mais comme le sélectionneur italien a déjà reçu un carton jaune lors du quart de finale contre la Norvège, il se retient de célébrer le but de la victoire 2-1 par Cristiana Girelli – et trottine en direction du drapeau de corner, où ses joueuses se tiennent dans les bras, en regardant constamment vers l'arbitre.
Quelques minutes plus tard, Andrea Soncin peut enfin laisser libre cours à ses émotions. Pour la première fois depuis 28 ans, l'Italie se retrouve en demi-finale d'un grand tournoi. Déjà après la qualification pour les quarts de finale, l'ancien joueur de Serie A avait parlé, les larmes aux yeux, du «plus beau moment de sa vie». «C'est magique», a-t-il lancé. C'est le plus beau cadeau que nous puissions faire à toutes les filles qui nous regardent.»
Il a déjà battu l'Espagne
Le fait que ce soit justement Andrea Soncin qui ait sorti le football féminin italien de ce qui est sans doute la plus grande crise de son histoire est une surprise pour beaucoup. Lorsqu'il succède à Milena Bertolini après la décevante Coupe du monde 2023, sa nomination fait froncer les sourcils. Après tout, le sélectionneur n'avait auparavant jamais entraîné, à l'exception de deux missions intérimaires en tant qu'entraîneur du FC Venezia. Comment pourrait-il remettre l'Italie sur la voie du succès après deux éliminations consécutives au premier tour?
Mais les premiers succès ne se font pas attendre. Lors de son quatrième match en tant qu'entraîneur national, il arrache le match nul face au No 1 mondial, la Suède, et lors de son cinquième match, il bat le champion du monde, l'Espagne. Peu après, l'Italie se qualifie pour l'Euro en terminant première de son groupe. Dès le premier match de groupe, les «Azzurre» posent la première pierre de leur qualification pour les quarts de finale en battant la Belgique 1-0. Suivent un match nul 1-1 contre le Portugal et une défaite 1-3 contre l'Espagne, qui leur permet tout de même de se qualifier pour la phase à élimination directe.
«Le football n'a pas de sexe»
Mais que se cache-t-il derrière les succès impressionnants de l'entraîneur Andrea Soncin? «Il n'y a qu'un seul football. Il n'a pas de sexe.» Tel est son credo. «Les aspects relationnels, psychologiques et de motivation peuvent différer entre les matches des hommes et ceux des femmes, mais la volonté de gagner, la passion et les aspects techniques et tactiques sont les mêmes», est-il convaincu.
Avec son style, Andrea Soncin a depuis longtemps conquis le cœur de ses joueuses. «Il a réussi à entrer dans le monde du football féminin, ce qui n'est pas simple, mais il l'a fait avec énormément de volonté et nous avons une totale confiance en lui. Il s'est parfaitement adapté et il s'est créé quelque chose de beau entre lui et nous. Et je ne dis pas ça parce qu'il est assis à côté de moi, a souri Cristiana Girelli après la rencontre face à la Norvège. Sincèrement, en tant que capitaine, je lui dis merci.»
Après la qualification en demi-finales, Andrea Soncin s'exclamait: «Je ne veux plus retourner dans le football masculin. J'ai trouvé avec ces filles une pureté dans le football, une certaine beauté aussi, et je suis plus qu'heureux de ce que je vis actuellement.» S'il atteint la finale (voire mieux) avec son équipe d'Italie, c'est sans doute la Fédération transalpine qui ne voudra pas qu'il retourne dans le football masculin.