Cela fait maintenant 18 jours que l'équipe de Suisse a quitté le pays direction la Coupe du monde M17 au Qatar. Soit quasiment le double du temps que dure habituellement un rassemblement des équipes nationales. «D'habitude, on reste 10-11 jours ensemble», acquiesce Reto Niederhauser, team manager du groupe.
Mais que veut dire ce terme? «Je suis responsable de toute l’organisation», répond-il. Avec le coach, on définit le programme de chaque journée. Je suis là pour toutes les questions qui ne touchent pas au sport: coordination avec la cuisine, transports, réunions avec la FIFA au sujet des couleurs de maillots. Je suis en quelque sorte le chef du staff non technique: physios, médecin, nutritionniste, responsable médias. Je coordonne tout.»
Un programme qui change chaque jour
Le trentenaire est donc bien placé pour présenter ce qu'est une «journée type» pour Adrien Llukes, Ethan Bruchez et leurs coéquipiers. «Ça dépend de l’heure d’entraînement», commence-t-il par expliquer. «C’est particulier parce que ce n’est pas nous qui décidons, mais la FIFA qui fixe les heures. On a le droit chaque jour à 90 minutes sur le terrain, adaptées au prochain match. Par exemple, demain (ndlr: vendredi), on joue à 16h, donc aujourd’hui l’entraînement est à 17h pour garder le même rythme.»
Les journées varient en conséquence sur le plan horaire. Mais les joueurs passent tous les jours par plusieurs cases fixes: petit-déjeuner, soins, physio, entretiens individuels ou par groupes, repas de midi, théorie et analyse, entraînement. «Au retour, on prend un snack, parce que ça fait déjà 4 à 5 heures depuis le dîner. Ensuite, physio et bains froids directement à l’hôtel.»
Jeux de cartes et sortie bateau
Puis vient en fin de journée la partie plus «récréative», après le repas du soir et un dernier rendez-vous collectif. «On leur donne un peu de liberté. Ils peuvent jouer aux cartes, sortir se promener ou encore faire leurs devoirs pour l'école. Et si un match est diffusé, comme hier (ndlr: mercredi) avec les M19 à 20h30, on le regarde avec toute l’équipe. Vendredi, après notre rencontre, on regardera les M21 tous ensemble», explique Reto Niederhauser, qui veille donc à ce que le groupe vive dans une parfaite harmonie. «On organise des activités, comme des quiz ou plus récemment une sortie bateau. On a aussi eu la visite des familles.»
Le Bernois confie même jouer parfois le rôle de «grand frère» des joueurs. «S’ils ont un problème non sportif mais qu’ils ne veulent pas discuter avec quelqu’un d’autre, je suis là», souffle-t-il. Mais sa mission ne s'arrête pas là: «Je veille à l’atmosphère. C’est important que le staff joue un rôle de modèle. On ne doit pas montrer de stress. Les joueurs voient que je suis calme, que j’ai tout sous contrôle. Ils savent qu’ils peuvent venir vers moi. Je parle souvent avec ceux qui ne jouent pas beaucoup, pour savoir comment ils se sentent.»
Et l'équipe de Suisse, qui partage son hôtel avec la sélection allemande et hondurienne, aujourd'hui éliminée, se sent bien. «Je leur demande souvent s’ils s’ennuient: ils me disent toujours 'non'. On sent que le groupe vit bien, il y a un beau mix. Ils ne restent pas toujours avec les mêmes, ils changent, jouent à des jeux dans les chambres ou dans le lobby. Pour le moment, je suis sûr que les longues journées ne posent pas de problème: ils s’adaptent très bien.» Nul doute que Luigi Pisino et ses joueurs ne seraient pas contre l'idée de rester à Doha deux semaines de plus.