Servette éliminé sans gloire
Jocelyn Gourvennec: «Yverdon a mérité sa qualification»

Les Grenat sortent sans gloire de la Coupe de Suisse, logiquement battus 1-0 par une épatante équipe d'Yverdon Sport, qui les a dominés. Jocelyn Gourvennec reconnaît la supériorité nord-vaudoise.
Publié: 00:50 heures
|
Dernière mise à jour: 01:00 heures
Partager
Écouter
Jocelyn Gourvennec et Servette sont éliminés de la Coupe.
Photo: keystone-sda.ch
Blick_Tim_Guillemin.png
Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Ce samedi soir à Yverdon, le seul feu d'artifice servettien a eu lieu à la fin du match, et il a été l'oeuvre des supporters grenat. Un show magnifique, et gratuit, venu rappeler la beauté des célébrations du 1er Août à la plage toute proche du stade. Mais ce beau spectacle n'avait rien d'une consolation pour les Genevois, lesquels ont été battus par une équipe d'Yverdon Sport qui a amplement mérité sa victoire (1-0, but d'Hélios Sessolo), comme le reconnaissait sans peine Jocelyn Gourvennec après la rencontre.

Coach, comment expliquer la prestation décevante de votre équipe ce soir, quatre jours après avoir gagné à Sion?
On est passés à côté de ce match de Coupe. On a pris l'ascendant sur le dernier quart d'heure, qui aurait dû nous permettre d'égaliser. Mais ce soir, on doit reconnaître qu'Yverdon mérite sa qualification. Ils ont fait un vrai match de Coupe, en étant très agressifs d'entrée, en faisant beaucoup de courses pour nous gêner, en nous pressant bien. Et nous, on a subi. On voulait qu'ils subissent et ça a été le contraire. On peut toujours dire que si on ouvre la marque sur le corner à la 13e, avec l'exploit du gardien, cela n'aurait pas été le même match. Sauf que ce soir, on n'a pas fait un match de Coupe. On est tombés sur un très bon Yverdon.

On insiste: avez-vous une explication?
On a subi leur pressing en première mi-temps, beaucoup moins en deuxième. On a corrigé à la pause, c'était un peu plus difficile pour eux, mais je le redis, on a subi. On est entrés dans un faux-rythme. On l'a vu hier à Carouge, on le voit ce soir: quand l'équipe de Super League entre dans un faux-rythme, elle se trompe. Ce soir, on s'est trompés. On n'a pas mis l'intensité nécessaire pour un match de Coupe et ensuite tout s'enchaîne, on est moins bons avec le ballon.

Servette est-il encore convalescent malgré la victoire à Sion?
Cela veut dire qu'on n'a pas de marge. On a resynchronisé l'effectif, pour avoir un niveau de forme homogène parmi les joueurs. C'est mieux. Mais dans l'exigence, dans ce que réclame la compétition, on doit être plus engagés et plus durs. Ce soir, on a défendu avec les yeux. Ça a été trop facile pour Yverdon par séquences. La sanction, elle est au bout. Autant j'étais en colère après la défaite à Zurich, parce que la victoire nous tendait les bras et qu'on n'a pas fait ce qu'il fallait pour la prendre, autant ce soir, on doit admettre qu'Yverdon méritait de passer.

L'après-match a été festive pour les fans grenat malgré la défaite.
Photo: keystone-sda.ch

Pouvez-vous nous expliquer la réflexion concernant la titularisation de Steve Rouiller au poste de latéral droit?
Pour avoir plus de présence défensive sans le ballon et pour l'avoir à la construction dans le couloir derrière Mica Stevanovic. C'était une volonté d'avoir plus de métier aussi, sur un match comme ça qui se joue souvent à l'expérience. Je ne lui ai pas fait un cadeau, c'est un axial, et il a pris un carton jaune très tôt, c'était difficile ensuite de défendre sur Pasche. C'était une option qui n'a pas payé, mais au-delà de ça, au-delà de la composition, on doit à un moment donné revenir dans la partie.

Nous sommes fin septembre et voilà Servette éliminé de l'Europe et éliminé de la Coupe de Suisse...
Au moins, le focus sera mis sur la Super League. On ne va pas se disperser. L'objectif, c'est de remonter petit à petit au classement et on aura besoin de faire des matches pleins. Peut-être qu'en n'ayant que la Super League, ce sera plus simple, même si je le regrette bien sûr. Je préférerais largement continuer en Coupe, une compétition importante pour Servette, et pour moi qui l'ai gagnée en France.

Pensez-vous que cette élimination peut avoir un impact négatif sur vos joueurs?
Je ne vous cache pas que j'ai récupéré un groupe mentalement atteint, dans le doute, et la confiance est en train de revenir, mais on s'aperçoit qu'il y a une rechute ce soir. Il faut continuer à travailler, à être engagés dans ce qu'on fait, et pas seulement les jours de match, mais du lundi au samedi. Un joueur ne peut pas être performant le samedi, s'il ne s'entraîne pas à 200% la semaine.

Le club a annoncé le prêt de Tiemoko Ouattara à Saint-Gall. Avez-vous été consulté? Que pouvez-vous nous dire sur cette question?
Cela faisait trois ans qu’il était dans le groupe pro, avec très peu de temps de jeu. C’était le premier constat. À son retour de sélection, je voulais avoir une vraie discussion avec lui: voir ce qu’il avait en tête et lui dire comment je le voyais. On a eu un échange très franc. Il m’a dit que, dans sa tête, il voulait vivre une nouvelle aventure ailleurs. Il avait tout donné à Servette depuis son plus jeune âge. Quand un joueur est déjà parti dans sa tête, c’est difficile d’aller contre. On a donc cherché la meilleure solution pour qu’il puisse se retrouver et se sentir bien. Nous, on ne souhaite qu’une seule chose: que Tiemoko soit heureux. Je pense qu’il ne l’était plus à Servette. On est donc arrivé à la décision d’un prêt, afin qu’il puisse mieux s’exprimer. Mais c’était avant tout sa volonté de quitter le club.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Mentionné dans cet article
Articles les plus lus
    Articles les plus lus
      Mentionné dans cet article