L'irrationnel, non merci!
Adrian Ursea ne croit pas à la magie de la Coupe, mais au contrôle

Yverdon peut-il créer l'exploit samedi contre Servette en Coupe de Suisse (20h30)? Si oui, ce sera en restant fidèle aux principes de son entraîneur Adrian Ursea: du contrôle, du jeu, et réduire l'irrationnel au maximum. Soit exactement le contraire de la Coupe...
Publié: 08:43 heures
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Adrian Ursea est heureux de voir son équipe se mesurer à Servette ce samedi.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

D'habitude, les entraîneurs, à l'heure de tirer un bilan, fût-il intermédiaire, estiment que leur équipe devrait compter plus de points que ce qu'elle en a réellement. L'arbitre, les poteaux, les blessés, les suspendus: tout est prétexte à se plaindre. Mais Adrian Ursea n'est pas comme tout le monde.

Interrogé sur le début de saison d'Yverdon Sport (13 points en 7 journées), le très exigeant Roumain ne cherche pas d'excuses et pense même que son équipe est bien payée sur le plan comptable. «C'est une surprise qu'on compte autant de points. J'étais plus pessimiste que ça en début de saison et je vous l'avais dit. La vérité, c'est qu'on a gagné des points en luttant, pas forcément grâce au jeu», assure-t-il avec lucidité aujourd'hui. Yverdon Sport devait digérer sa relégation, s'habituer au style de jeu de son nouvel entraîneur et de ses singuliers préceptes, tout en gérant un mercato très chahuté. Alors, Adrian Ursea demandait à être jugé après quelques semaines, réclamant du temps. Or, voilà Yverdon qui performe déjà plutôt bien, malgré la récente défaite à Carouge, laquelle faisait suite à quatre victoires et un nul.

Le contenu avant tout

«Les résultats sont une chose. Mais vous savez que je ne raisonne pas ainsi. Ce qui compte, c'est le contenu, et on n'a pas toujours été bons depuis le début de saison. Prenez le match contre le SLO, on n'est pas là en première mi-temps, on se fait danser sur le ventre, mais on gagne 3-2, notamment grâce à un coup-franc travaillé à l'entraînement. Là, on est dans le concret, j'aime bien. Mais on a encore une grande marge de progression», assure-t-il, avec une grande satisfaction personnelle: la fin du mercato.

Elias Pasche, l'un des atouts offensifs de ce nouvel Yverdon Sport.
Photo: keystone-sda.ch

«Je déteste cette période, et elle est derrière. Ce n'était pas simple, tout le monde connaît la situation: il y avait des joueurs qui avaient un contrat, mais ne voulaient pas jouer en Challenge League. Maintenant, c'est du passé, ça a été bien géré et on a un groupe où chacun veut jouer pour Yverdon. Alors, on y va, on bosse comme des dingues et on avance. La fin du mercato, c'est comme un deuxième départ dans la saison», explique Adrian Ursea, lequel se réjouit de croiser la route de Servette ce samedi en Coupe de Suisse (20h30 au Stade Municipal).

Jocelyn Gourvennec, un autre esthète du jeu

«C'est super, ce match va nous permettre de voir où l'on en est par rapport à une top équipe du championnat de Suisse. On va pouvoir se jauger, voir notre vrai niveau, et nous mesure au Servette FC, ce n'est pas rien», enchaîne le Roumain, content de recroiser la route de Jocelyn Gourvennec, un entraîneur qui, comme lui, aime traiter le ballon avec délicatesse. «J'ai l'ai croisé à un cours de recyclage, c'est la dénomination exacte, en France. Et je sais qu'il était allé en stage à Mönchengladbach chez Lucien Favre pour son diplôme UEFA-Pro. C'est un gars super et, surtout, il fait bien jouer ses équipes. Ce qu'il a déjà réussi à faire en peu de temps avec Servette est impressionnant.»

La magie de la Coupe, non merci!

Yverdon peut-il faire tomber Servette ce samedi au Stade Municipal? Si la réponse est positive, ce ne sera pas grâce à un miracle, assure Adrian Ursea, lequel n'aime pas le hasard et n'est donc pas un grand fan de la magie de la Coupe, un précepte assez étrange pour lui. Si son Etoile Carouge avait failli éliminer le FC Bâle la saison dernière en quarts de finale, c'était d'ailleurs justement parce que son équipe était supérieure dans le jeu à son adversaire, pas parce qu'elle surjouait à l'énergie. «J'aime le contrôle, c'est juste, mais on ne peut pas toujours en avoir. Servette voudra nous empêcher de jouer, c'est sûr, et c'est vrai que je n'aime pas ce qui est irrationnel. On va jouer, se mesurer au SFC, et voir ce qui sortira.» Le jeu, rien que le jeu, toujours le jeu.

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