Mené 2-0 en demi-finale retour de C1 mardi, comme à l'aller, le FC Barcelone, a encore trouvé les ressources pour pousser l'Inter à la prolongation, grâce à deux actions décisives réalisées exclusivement par des joueurs formés au club, avant de craquer à nouveau (4-3), aux portes de la finale.
D'abord fautifs, puis porteurs d'espoirs. C'est le destin, assez imprévisible, des joueurs barcelonais Gerard Martin, Eric Garcia et Dani Olmo, mardi. Tous les trois formés à la Masia, le prestigieux centre de formation du géant catalan, ont d'abord symbolisé, tout à tour, les failles de ce Barça ultra-offensif et souvent sur un fil défensivement.
Pas assez attentif, et surpris par l'agressivité du latéral italien Federico Di Marco, Olmo, recruté cet été en provenance de Leipzig, mais issu de la pépinière blaugrana, a en effet offert à l'Inter et son buteur argentin Lautaro Martinez, la balle du 1-0 (21e)...
Sommer trop fort pour Yamal
... Avant de se rattraper en deuxième période, d'une tête rageuse (60e), parfaitement trouvé par un centre de Gerard Martin, autre produit de la Masia. Fébrile défensivement, le latéral de 23 ans, doublure d'Alejandro Balde, découvrait ce niveau de compétition, et cela s'est logiquement un peu vu, sur la pelouse de Giuseppe Meazza.
Mais il a aussi une belle patte gauche, à l'origine du but d'Olmo, donc, et de la réduction du score d'Eric Garcia (54e), lui aussi formé à Barcelone avant de filer à Manchester City. Deux actions symboliques, 100% «Masia», n'ayant cependant pas suffi à faire tomber une équipe italienne rodée et bien plus expérimentée, qui a fini par reprendre le dessus en prolongation (4-3).
Car le prodige Lamine Yamal, attendu du haut de ses 17 ans comme le «Messi», a, malgré son immense talent, ses feintes dévastatrices et de nombreuses occasions, pas su produire de nouveau miracle, en tombant sur un Yann Sommer en état de grâce (77e, 90e+6, 114e, 116e), bien suppléé aussi par son poteau gauche (90e+2).
Les louanges de Pep Guardialo
Les supporters blaugranas, présents en nombre à Milan, pourront néanmoins quitter San Siro la tête haute, car leur identité de jeu, leur «ADN», inspirée de la philosophie de Johan Cruyff, est plus vivant que jamais.
«Grâce à ce genre de matchs, les stades ne seront jamais vides et notre industrie continuera à se développer. Si vous jouez comme Barcelone, les stades ne seront jamais vides. Les gens qui aiment Barcelone sont très fiers, au-delà du résultat», avait déclaré l'ex-entraîneur barcelonais Pep Guardiola à l'aller.
«Il faut juste féliciter le Barça pour le travail qu'ils font avec leurs jeunes, qu'ils font grandir et progresser. Ce n'est pas seulement Lamine Yamal», avait lui estimé l'entraîneur italien Simone Inzaghi. Eliminé aux portes de la finale, le Barça reste encore en course pour réaliser un triplé (Liga, Coupe du Roi, Supercoupe d'Espagne).
Les Catalans pourront, une fois cette désillusion digérée, savourer d'avoir dans leurs rangs le joueur le plus prometteur du football mondial. Et une école de football mythique, capable de lui offrir des partenaires à la hauteur de son talent.