Maéva Clémaron, Laura Droz, Ines Khiri, Michelle Sager... Le recrutement d’Yverdon Sport Féminin a une certaine allure en cet été et les nouvelles joueuses ont pu se faire une première idée de ce qui les attendait, elles qui ont été officiellement présentées, ce dimanche après-midi à la plage d’Yverdon-les-Bains, devant 250 supportrices et supporters enthousiastes.
YS a de grandes ambitions pour ses filles, avec un plan sur sept ans, concrétisé par l’engagement cet été de plusieurs joueuses de talent, mais aussi la signature à 100% d’Arnaud Vialatte en tant qu’entraîneur et manager. Le fait de leur avoir proposé de passer en premier sur la scène ce dimanche et de leur offrir le même traitement qu’à l’équipe masculine, avec présentation des renforts au micro, était également une belle marque de respect, appréciée à sa juste valeur.
Les filles ont donc eu droit à leur bain de foule et à leurs applaudissements, tout comme à la présentation du nouveau maillot, avant de laisser la place aux hommes, pensionnaires comme elles de deuxième division cette saison. Hugo Komano est alors entré en premier sous les ovations des fans. L’attaquant français était visiblement de bonne humeur, comme tous ses coéquipiers, et l’idée de ses dirigeants d’organiser la présentation du nouveau maillot face au lac était une bonne idée, saluée par le beau temps qui plus est.
Kevin Martin sera le gardien numéro 1
Pour l’occasion, tous les joueurs d’Yverdon Sport avaient fait le déplacement, même ceux qui ont émis le souhait de partir comme Paul Bernardoni et Mohamed Tijani par exemple. Encore sous contrat, ces deux joueurs ont joué le jeu, eux aussi avec le sourire, et le nom du portier français a même été scandé par les fans d’YS, qui l’apprécient visiblement toujours beaucoup.
Ils n’auront cependant aucune peine à tourner la page vu que le nouveau numéro 1 est aussi l’un de leurs favoris, à savoir Kevin Martin, le gardien de la montée en Super League voilà deux ans maintenant. Adrian Ursea a en effet tranché et Simon Enzler, arrivé de Bellinzone cet été, partira comme numéro 2. Parmi les éléments ayant joué en faveur de Kevin Martin, la qualité de son jeu au pied, court et long, a très certainement compté aux yeux de son nouvel entraîneur, qui fait de la circulation du ballon une priorité absolue. Voilà pour la situation des gardiens de but.
Des départs en coulisses
Il n’était cependant pas question de hiérarchie ou de tactique ce dimanche à la plage d’Yverdon, mais bien de communion et de nouveau départ après une relégation forcément douloureuse. Propriétaire d’YS, le Texan Jamie Welch a changé beaucoup de choses dans la foulée de l'échec, dont le personnel en premier lieu. Rien n’a encore été communiqué officiellement, mais le président du football Jeffrey Saunders et le directeur sportif Filippo Giovagnoli ne sont plus là, et le départ de collaborateurs historiques a fait grincer les fans, qui s’en sont émus au travers d’un communiqué officiel voilà quelques jours. YS a donc renouvelé ses coulisses et le vrai chef du secteur sportif, aujourd’hui, s’appelle Adrian Ursea, ce qui est un gage de qualité et de sérieux pour Yverdon Sport.
Les supporters présents ce dimanche à la Plage ne s’y sont pas trompés, eux qui ont chaleureusement applaudi leur nouvel entraîneur, lequel part, à juste titre, avec une cote très élevée. Lorsque le speaker (lui aussi nouvel arrivé) a annoncé son nom, et que le Roumain s’est avancé, le public a exprimé une joie qui sonne comme une promesse pour YS, mais aussi comme une attente.
Adrian Ursea est aujourd’hui celui qui dirige le mercato, en attendant l’arrivée d’un directeur sportif, et il façonne son groupe comme il l’entend, en ayant fait venir par exemple son métronome Aurélien Chappuis à mi-terrain, l’homme qui apportait l’équilibre à Carouge et permettait aux Stelliens de ressortir le ballon et d’orienter le jeu.
Adrian Ursea a fait accélérer le changement de pelouse
Cet été, plusieurs personnes se sont étonnées du fait que les travaux concernant le changement de pelouse au Stade municipal aient été anticipés. La raison est désormais connue: le (très) perfectionniste Adrian Ursea a été à l’origine de cette accélération soudaine, laquelle a été bien évidemment approuvée par le «big boss» Jamie Welch.
Le Roumain fait de la circulation du ballon et du contrôle une obsession qu’il n’hésite pas à qualifier lui-même de «maladive» en exagérant à peine, voire pas du tout. En grande difficulté au printemps dernier, la pelouse du «Muni» n’avait aucune chance de lui plaire et, surtout, de lui permettre de travailler correctement. Désormais, elle sera hybride et similaire à celle qu'utilise le Servette FC sur son terrain d'entraînement de Vessy.
Voilà donc YS reparti pour une nouvelle saison de Challenge League, son «habitat naturel» dans l’histoire du football suisse, le club nord-vaudois ayant passé désormais six saisons en première division depuis sa création (deux maintiens, quatre relégations). Peut-il viser une cinquième montée dans douze mois? Il est encore un peu tôt pour se prononcer, mais il y a fort à parier, quand même, qu’Adrian Ursea ait besoin de quelques semaines ou de quelques mois avant que ses idées de jeu soient complètement assimilées par ses joueurs.
Adrian Ursea a une philosophie de jeu bien assumée
Il a gagné du temps en faisant venir des joueurs qu’il connaît, et qui le connaissent, mais il est difficile de croire que les schémas seront parfaitement assimilés dès ce week-end à Vaduz. Sans rien réclamer, car il sait bien que dans le business du football, seul compte le résultat immédiat, Adrian Ursea va petit à petit imposer sa philosophie en faisant bien comprendre aux supporters d’Yverdon Sport que le résultat est une conséquence, pas un objectif.
Si YS joue bien, comme il l’entend, alors les résultats viendront d’eux-mêmes, comme à Carouge. Yverdon Sport, qui a souvent eu une philosophie de beau jeu au cours de son histoire, a trouvé la bonne personne pour faire vivre cet héritage, porté par le passé par des techniciens comme Lucien Favre et Radu Nunweiler. Adrian Ursea s’inscrit clairement dans cette filiation. Et, coïncidence ou non, les deux entraîneurs ici nommés avaient fait monter leur équipe à la fin de la saison...