Bellinzone retrouve la deuxième division suisse cette saison. Neuf ans après une faillite et autant de saisons dans le purgatoire des ligues amateurs. «Nous sommes revenus de l’enfer», clamait la banderole des supporters tessinois lors de leur grand retour face au Lausanne-Sport, il y a deux semaines.
Une phrase qui pourrait aussi résumer les derniers mois de la carrière du nouveau gardien de l’AC Bellinzone. Joël Kiassumbua a retrouvé un club au sud du Gotthard, après son départ de Servette et une année de chômage.
«Cela n'a pas été une période facile à vivre, reconnaissait le portier en fêtant une victoire inattendue contre le LS (1-0). La vie de vestiaire, le quotidien d’une équipe me manquaient forcément. Mais, je n’ai jamais pensé à abandonner. Ce n’est pas dans ma mentalité. Toute ma carrière, j’ai dû me battre.»
Le Congo compte sur lui
Pour garder la forme, Joël Kiassumbua a engagé un entraîneur spécifique et un préparateur physique privé. S'il n’avait plus d’employeur depuis mai 2021, il était toujours appelé par la sélection de la République démocratique du Congo: «Cela m’a aidé mentalement et m’a permis de garder le rythme.» Les Léopards ont raté de peu la qualification pour la Coupe du monde, en ne s’inclinant que face au Maroc au printemps.
C’est l’entraîneur David Sesa qui l’a finalement relancé en Suisse, quelques jours seulement avant la reprise du championnat avec Bellinzone: «Le coach me fait confiance et j’ai à cœur de la lui rendre. Quand mon téléphone a sonné, j’ai ressenti un vrai soulagement.»
Un coeur Grenat
Le technicien zurichois avait déjà permis au joueur de rebondir il y a dix ans. Alors tout jeune gardien, remplaçant de l’équipe de Suisse récente championne du monde M17, Joël Kiassumbua s’était perdu. Les promesses de Lucerne et GC n’avaient pas été tenues. Il avait aussi «pris la grosse tête», comme il le dit. Des épreuves qui ont formé le caractère du beau gosse lucernois, mannequin à ses heures perdues.
À Bellinzone, le gardien retrouve aussi le grenat, une couleur qu’il a portée durant ses trois saisons à Genève (15 matches entre 2018 et 2021). «Mon cœur est toujours Grenat, sourit-il. Je resterai Servettien à vie.» Battre le Lausanne-Sport pour son retour au premier plan, ce n’était que la cerise sur le gâteau!
