Certains ont voulu y voir une révolution dans le monde du football, qui reste un milieu gangrené par l’homophobie. D’autres, plus sceptiques, ont tout de suite temporisé. Bien leur en a pris. Iker Casillas, légendaire gardien du Real Madrid aujourd’hui conseiller du président du club espagnol, poste ce message sur Twitter, ce dimanche 9 octobre: «J’espère que vous me respecterez: je suis gay. Bon dimanche.»
Ce tweet explose immédiatement. Et prend encore davantage d’ampleur lorsque son ancien coéquipier en sélection Carles Puyol lui répond, lui aussi sur le réseau social. Les mots de l’ex-Barcelonais? «Il est temps de raconter notre histoire.»
Très vite, ces annonces suscitent une quantité folle de messages homophobes. Iker Casillas et le défenseur catalan se ravisent dans la foulée et présentent leurs excuses: leur coming-out est un faux. Comment les deux hommes en sont-ils arrivés là?
Piratage ou blague douteuse?
Les ont-dit fusent. Iker Casillas se défend en assurant avoir été piraté. Mais certains médias espagnols pensent plutôt à un message ironique en réponse aux rumeurs de romance qu’on lui prête en ce moment avec la chanteuse Shakira ou l’actrice Alejandra Onieva.
Cette énorme polémique n’est pas près de s’éteindre. Avec leurs messages, ces anciennes gloires du ballon rond ont provoqué la colère des internautes, mais surtout de la communauté LGBTQIA+. À l’image de Joshua Cavallo, joueur évoluant à Adelaïde (Australie), qui avait publiquement fait son coming-out en octobre 2021, relate «Le Figaro». «Voir Iker Casillas et Carles Puyol en train de plaisanter et se moquer de leur coming-out dans le football est décevant. C’est un voyage difficile que toute personne [LGBTQIA+] doit traverser. Voir mes modèles et légendes du foot se moquer du coming-out est au-delà de l’irrespect.»
L’affaire a aussi pris une tournure politique puisque le conseil supérieur des sports (CSD) espagnol s’est mouillé. «Beaucoup à faire, pour avancer, pour éduquer et sensibiliser. Nous continuerons. Bon dimanche», a réagi le CSD sur Twitter avec en image la façade de son bâtiment aux couleurs arc-en-ciel, symbole du mouvement LGBTQIA+. De quoi inquiéter davantage à terme les deux légendes du football espagnol que le dégât d’image causé par leur sortie de route?