Les deux Neuchâteloises connaissent, il est vrai, le parcours sur le bout des doigts. Camille Balanche et Lisa Baumann espèrent forcément frapper un grand coup dimanche à Champéry, théâtre des épreuves de Downhill des Mondiaux 2025 en Valais. «C'est un parcours ouvert au public, et les coureurs des autres nations le connaissent aussi très bien», tempère Carina Cappellari, coach national des disciplines Gravity (Downhill et Enduro), lorsqu'on lui fait remarquer que ses protégé(e)s ont l'avantage d'évoluer en terrain conquis.
«Mais bien sûr, les Suisses ont pu s'y entraîner plus souvent, en venant seuls quand ils en avaient envie», convient-elle. Les Helvètes ont ainsi eu droit à deux camps d'entraînement organisés durant cet été 2025 afin de peaufiner les derniers détails. Et force est de constater que la piste de Champéry leur convient. C'est là que Lisa Baumann avait signé son premier grand exploit en conquérant l'or européen en août 2024, face à toute l'élite de la discipline. Un titre qu'elle a défendu victorieusement il y a tout juste un mois en Espagne, cette fois-ci en l'absence des cadors.
Camille Balanche avait, elle, dû se contenter d'une 12e place sur le tracé valaisan lors des Européens 2024. Mais la championne du monde 2020, également «bronzée» lors des Mondiaux 2023, était alors toujours en phase de reprise après le traumatisme crânien subi lors de sa lourde chute en Andorre un an plus tôt.
Les deux Neuchâteloises abordent le grand rendez-vous de Champéry en pleine possession de leurs moyens, assure Carina Cappellari, qui s'est confiée à Keystone-ATS mardi. «Elles peuvent toutes les deux croire en leurs chances de podium», assure la St-Galloise de 33 ans, qui vit sa deuxième saison au poste de coach national.
Disputer les Mondiaux à la maison
«Pour elles, comme pour tous les Suisses d'ailleurs, c'est une joie immense de pouvoir disputer des Mondiaux à la maison. Elles se réjouissent énormément», poursuit-elle.
«Bien sûr, il y a aussi une certaine nervosité. Mais toutes deux possèdent l'expérience suffisante pour gérer tout cela», glisse-t-elle. «La pression, elles se la mettent toutes seules. Elles rêvent de médaille, tout comme leurs rivales», rappelle Carina Cappellari. «Et le contexte amène forcément de la pression: elles courront devant leurs familles, leurs amis, et c'est un grand événement. Elles auront beaucoup de soutien, mais il y a aussi beaucoup d'attentes.»
Et beaucoup d'attention aussi. «Il y a bien plus de demandes venant des médias que d'ordinaire. Notamment pour les jeunes Valaisans, qui doivent gérer une pression inhabituelle, relève Carina Cappellari. Mais il y a une super ambiance dans l'équipe, tout le monde est là, et tous se réjouissent de pouvoir concourir.»
Le contexte est tout de même particulier pour Camille Balanche. L'ancienne hockeyeuse a annoncé le week-end dernier qu'elle mettrait fin à sa carrière de descendeuse à l'issue de cette saison 2025. Ces Mondiaux seront donc les derniers pour elle, et l'envie de bien faire d'autant plus grande.
Les espoirs sont plus minces
Quant à Lisa Baumann, elle a été victime d'une fracture de la clavicule début juin à Loudenvielle. Une telle blessure peut-elle laisser des traces? «C'est une blessure 'simple'. Lisa a pu vite recourir», et a repris confiance aux Championnats d'Europe. «Et en Downhill, les risques sont calculés», assure Carina Cappellari.
Camille Balanche et Lisa Baumann seront en lice samedi après-midi déjà, dès 16h30 pour les qualifications, alors que la finale dames est programmée dimanche à 11h. Les espoirs sont plus minces pour leurs homologues masculins, le Fribourgeois Yanick Bächler ainsi que Janis et Lino Lehmann (finale dimanche à 12h30).
«On veut avant tout que chacun soit en mesure de livrer dans les meilleures conditions la marchandise», espère Carina Cappellari, dont le rôle est avant tout de mettre les athlètes dans les meilleures dispositions. «C'est de la descente, tout se jouera sur un «run» le dimanche, donc tout est possible», conclut-elle.