Une douane pour l'Irlande du Nord?
Boris Johnson presse les négociations avec l'UE

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a pressé jeudi l'Union européenne d'étudier «sérieusement» ses propositions pour renégocier les dispositions post-Brexit concernant l'Irlande du Nord. Bruxelles a refusé en l'état.
Publié: 22.07.2021 à 15:51 heures
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Dernière mise à jour: 22.07.2021 à 15:53 heures
Londres demande que les biens britanniques destinés à la province et non au marché européen puissent y accéder "presque" sans contrôles douaniers.
Photo: keystone-sda.ch

Lors d'un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le chef du gouvernement conservateur a jugé que le protocole nord-irlandais régissant les échanges avec la province britannique n'étaient «pas viables». Il «a exhorté l'UE à examiner sérieusement les propositions» formulées par son gouvernement mercredi, a indiqué Downing Street dans un communiqué.

De son côté, Mme von der Leyen a assuré que l'UE se montrerait «créative et flexible dans le cadre du protocole». «Mais nous ne le renégocierons pas», a-t-elle averti sur Twitter.

Pour éviter le retour d'une frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, le protocole nord-irlandais âprement négocié dans le cadre du Brexit crée de fait une frontière douanière entre la province britannique, qui bénéficie toujours du marché unique européen, et l'île de Grande-Bretagne. Cela perturbe les approvisionnements du territoire et sème la colère dans la communauté unioniste attachée au maintien au sein du Royaume-Uni.

Demande de moratoire

Mercredi, le gouvernement britannique a demandé «un changement significatif du protocole». En attendant une renégociation, il a demandé un moratoire comprenant la prolongation des périodes de grâce en vigueur sur certains contrôles ainsi que le gel des actions juridiques intentées par l'UE.

Londres demande que les biens britanniques destinés à la province et non au marché européen puissent y accéder «presque» sans contrôles douaniers. Il souhaite aussi que ses normes, et non seulement celles de l'UE, y soient acceptées afin que les marchandises circulent sans entrave.

L'UE a toujours rejeté de telles mesures, y voyant un danger pour l'intégrité de son propre marché faute de frontière physique et de contrôle entre l'Irlande du Nord et l'Irlande, au sud. L'objectif du protocole est justement d'éviter une telle frontière, qui pourrait compromettre la paix obtenue en 1998.

Pas de renégociation

Dans une déclaration publiée mercredi par la Commission européenne, le commissaire Maros Sefcovic a rappellé une nouvelle fois que le «protocole nord-irlandais», qui fait partie de l'accord de retrait, avait été approuvé par Boris Johnson et dûment ratifié par le parlement britannique. «Nous n'accepterons pas de renégociation du Protocole», a-t-il clarifié.

Il a rappelé que l'UE s'était déjà montrée ouverte à des solutions pragmatiques et flexibles pour répondre aux difficultés concrètes rencontrées par les consommateurs nord-irlandais.

(ATS)

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