Suisse-ONU
Berne condamne les essais nord-coréens et veut oeuvrer au Conseil de sécurité

La Suisse condamne les essais balistiques récents de la Corée du Nord. Mercredi à l'ONU à New York, son ambassadrice Pascale Baeriswyl a affirmé que Berne oeuvrerait «d'autant plus» à un dialogue sur cette question en cas d'élection jeudi au Conseil de sécurité.
Publié: 08.06.2022 à 21:02 heures
L'ambassadrice suisse à l'ONU à New York Pascale Baeriswyl appelle le Conseil de sécurité à dialoguer avec Pyongyang alors que la Suisse devrait être élue jeudi pour 2023 et 2024 comme membre de cet organe onusien.
Photo: ALESSANDRO DELLA VALLE

Celui-ci doit s'exprimer face à une menace «contre la paix et la sécurité internationales», a déclaré l'ambassadrice suisse devant l'Assemblée générale. Son rôle «de dialogue et d'action» est indispensable pour éviter une détérioration sécuritaire «dangereuse» dans la péninsule coréenne, a-t-elle ajouté.

La Suisse s'adresse à Pyongyang

Il y a deux semaines, la Corée du Nord avait mené à nouveau trois essais balistiques, s'attirant la réprobation de plusieurs Etats. Elle a déjà violé «son propre moratoire» sur les tirs de missile à longue portée en mars, de même que ses engagements internationaux, a déploré Pascale Baeriswyl.

«Nous exhortons» ce pays à «réintégrer rapidement le régime du Traité de non-prolifération (TNP)» et à ratifier celui d'interdiction des essais, a-t-elle ajouté. Pyongyang doit immédiatement établir un moratoire sur toute explosion nucléaire, selon elle.

Multiplication des essais

Le régime nord-coréen, sous le coup de sanctions de l'ONU, a accéléré ses essais de missiles ces derniers mois, dénonçant l'attitude «hostile» des Etats-Unis. Plusieurs gouvernements le soupçonnent de préparer un essai nucléaire imminent, qui serait son premier en cinq ans.

La Chine et la Russie ont opposé récemment leur veto à un projet de résolution au Conseil de sécurité sur la question nucléaire nord-coréenne. Mercredi, ces deux pays devaient pour la première fois justifier cette utilisation devant l'Assemblée générale, conformément à une initiative portée par le Liechtenstein approuvée récemment. Ils ont accusé les Etats-Unis d'attiser les tensions dans la région, alors que ce pays se dit ouvert au dialogue avec Pyongyang.

«Une étape importante»

De son côté, dans son discours, Pascale Baeriswyl a salué «une étape importante» dans le lien entre les deux organes onusiens. Elle souhaite toutefois que ce débat désormais obligatoire sur chaque veto ait lieu «le moins souvent possible», se disant «déçue» d'une réunion aussi rapide après l'application de cette initiative.

La Suisse s'engage depuis longtemps pour «un usage plus responsable et plus restrictif» de ce droit par les membres permanents du Conseil de sécurité, a insisté l'ambassadrice. Elle a appelé à rétablir un dialogue plus positif entre le Conseil de sécurité et Pyongyang, de même qu'entre les membres de l'organe exécutif onusien entre eux.

(ATS)

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