Les discussions entre la pharma et le Conseil fédéral n'ont abouti lundi soir sur aucune solution claire face à la politique douanière américaine. Le ministre de l'économie Guy Parmelin a évoqué des échanges «constructifs» sans toutefois donner de piste concrète.
«Nous avons convenu de poursuivre cette discussion rapidement et même si nécessaire de répéter l'exercice ultérieurement», a déclaré le Vaudois à Berne à l'issue d'une table ronde réunissant des représentants de la pharma, des cantons et du Conseil fédéral. Une première rencontre avait déjà eu lieu en août.
Malgré des échanges «de bonne qualité», le ministre n'a pas caché la difficulté de l'exercice. Le président américain Donald Trump a donné jusqu'à fin septembre pour que le prix des médicaments suisses exportés baisse, sans quoi la pharma, pour le moment exemptée de droits de douane, risque de se retrouver fortement taxée.
Inconnue sur le prix des médicaments
Le patron de Novartis, Vasant Narasimhan, a jeté un pavé dans la mare ce week-end en suggérant dans la presse une baisse des prix appliqués aux Etats-Unis, tout en soulignant à quel point les prix des médicaments en Suisse sont «bas».
Or, la Surveillance des prix de la Confédération constatait l'année dernière que les prix pratiqués en Suisse pour les génériques étaient excessifs en comparaison internationale. Vasant Narasimhan n'a pas participé aux discussions de lundi soir. Quelqu'un d'autre représentait le groupe bâlois.
Interrogée sur une éventuelle augmentation du prix des médicaments en Suisse, la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider a répondu que la question n'était pas là. Il s'agit plutôt de savoir «comment on travaille à valoriser la place de la pharma en Suisse en étant en conformité avec le mandat du Parlement et la base légale actuelle» notamment.
Est-ce que le gouvernement et la pharma vont s'accorder sur une position commune d'ici fin septembre? «Nous devons voir ce qui ressort des décisions des Etats-Unis», a déclaré Guy Parmelin. Il a rappelé les investissements de grands groupes prévus sur le continent américain. «Aussi du côté des Etats-Unis, on est conscient de cet aspect et on veut éviter de détruire de la valeur ajoutée», a-t-il dit.