Après la loi martiale
Dix ans de prison requis contre l'ex-président sud-coréen Yoon Suk-yeol

Un an après avoir tenté de proclamer la loi martiale en Corée du Sud, l’ex-président Yoon Suk-yeol risque dix ans de prison. Les procureurs l’accusent d’avoir entravé la justice et défié les institutions démocratiques du pays.
Yoon Suk-yeol a justifié la loi martiale par la lutte contre «les activités traîtresses pro-Chine et pro-Corée du Nord».
Photo: Lee Jin-man
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Des procureurs sud-coréens ont requis vendredi dix ans de prison à l'encontre de l'ancien président Yoon Suk-yeol. Il est accusé notamment d'«entrave à la justice» après sa tentative d'imposer la loi martiale l'hiver dernier, a indiqué à l'AFP un responsable.

L'ex-dirigeant conservateur est notamment accusé d'avoir empêché les enquêteurs de l'arrêter en janvier. On lui reproche aussi d'avoir exclu des membres de son cabinet d'une réunion sur la loi martiale, selon l'agence de presse Yonhap.

Proclamation de la loi martiale

Le 3 décembre 2024, il avait déployé l'armée au Parlement pour en prendre le contrôle, mais un nombre suffisant de députés était parvenu à se réunir pour voter à l'unanimité l'abrogation de la loi martiale. Cette suspension du régime civil, une première en quatre décennies, a entraîné des manifestations massives et une longue période de chaos politique en Corée du Sud.

Yoon Suk-yeol a été arrêté en janvier 2025, au deuxième essai des forces de l'ordre, destitué en avril par la cour constitutionnelle, puis remplacé en juin par son rival démocrate Lee Jae Myung. Un tribunal de Séoul devrait rendre en janvier son verdict dans le procès pour obstruction à la justice, selon Yonhap.

L'ex-président fait également l'objet de trois autres procès liés à sa décision choc, notamment pour avoir mené une insurrection, une accusation qui pourrait entraîner une peine sévère s'il était reconnu coupable. Un an après sa tentative de renverser le Parlement, Yoon Suk-yeol a affirmé depuis sa prison que la proclamation de la loi martiale était justifiée par la lutte contre «les activités traîtresses pro-Chine et pro-Corée du Nord».

Articles les plus lus