Les accusations de viol portées par l'actrice Sand Van Roy contre le cinéaste Luc Besson ont été définitivement abandonnées par la justice française mercredi, au terme de cinq années d'une procédure sous tensions.
Dans cette affaire emblématique de #MeToo version cinéma, l'actrice belgo-néerlandaise de 35 ans avait déposé une plainte pour viol en mai 2018. Selon la Sand Van Roy, l'aggression aurait eu lieu quelques heures après un rendez-vous dans un palace parisien avec le réalisateur. Les protagonistes ont donné deux versions des faits radicalement différentes.
Pour Sand Van Roy, l'influent cinéaste lui avait imposé une pénétration digitale, source d'évanouissement, malgré ses injonctions à arrêter. Deux mois plus tard, l'actrice déposait une plainte contre le cinéaste pour d'autres viols et agressions sexuelles commis, selon elle, entre 2016 et 2018. Elle était alors dans une «relation d'emprise professionnelle», sur laquelle planaient des menaces de «rétorsion sur sa carrière d'actrice».
Une relation extra-conjugale avec la plaignante, selon Luc Besson
Luc Besson a, de son côté, regretté avoir eu une relation extra-conjugale avec la plaignante dans un contexte de «subordination», alors que l'actrice avait tourné dans certains de ses films. Il a toutefois affirmé à deux reprises qu'il n'avait «pas le souvenir» d'une partie des faits dénoncés et relaté un rapport consenti empreint de «douceur».
Saisie par l'actrice qui contestait le non-lieu accordé au réalisateur pendant l'enquête, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi, assurant qu'il n'y avait «aucun moyen de nature à permettre l'admission» de ce recours.
«Cette décision confirme le non-lieu en faveur de Luc Besson et entérine l'ensemble des décisions des cinq dernières années qui l'ont reconnu non coupable», a réagi Me Thierry Marembert, avocat du cinéaste.
«Elle met donc un terme définitif à cette procédure initiée en 2018, durant laquelle Luc Besson a été systématiquement innocenté par tous les magistrats qui ont examiné l'affaire. En tant qu'avocat, je me félicite de cette procédure exemplaire, laquelle a permis la manifestation de la vérité qui est que Luc Besson est innocent», a ajouté le conseil.
La plaignante, Sand Van Roy, a immédiatement réagi sur Twitter: «La Cour de cassation a décidé de ne pas admettre mon pourvoi, ce qui aboutit une nouvelle fois à ce que la justice française refuse de se pencher sur des éléments de preuve du dossier».
«Je continue les procédures en cours et je vais saisir la Cour européenne des droits de l'Homme», a-t-elle ajouté.
(ATS)