A la suite du drame en Haute-Marne
Le Premier ministre veut expérimenter les portiques de détection d'armes

François Bayrou, Premier ministre français, souhaite durcir la réglementation en vigueur dans les écoles. Il propose notamment l'expérimentation de portiques de détection d'armes à l'entrée de ces établissements.
Publié: 10.06.2025 à 16:46 heures
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Dernière mise à jour: 10.06.2025 à 16:48 heures
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Une minute de silence en hommage à la surveillante tuée ce mardi par un collégien de 14 ans en Haute-Marne.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le Premier ministre français a souhaité mardi que le gouvernement travaille à «l'expérimentation» de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires, après le meurtre d'une surveillante poignardée mardi matin par un élève de 14 ans à l'entrée d'un collège à Nogent, dans le nord-est de la France.

François Bayrou a aussi dit sa volonté de «durcir la réglementation» en vue d'une interdiction «effective» de certains couteaux qui ne sont pas considérés comme des armes, en réponse à une question de la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen qui lui demandait quelle serait la «réponse politique» du gouvernement à ce drame.

Ce drame montre «une décomposition de la société dans laquelle nous vivons», a répondu François Bayrou. «Ce n'est pas seulement un fait isolé, c'est une dérive de la société», avait-il commenté un peu plus tôt.

«Des portiques avaient déjà été mis en place»

«Des portiques avaient été mis en place dans certaines régions françaises. Ils n'ont pas été maintenus partout. Mais je suis persuadé que nous ne pouvons pas rester simplement dans l'observation des accidents qui se multiplient», a développé le Premier ministre. «Et donc le gouvernement a lui aussi l'intention d'aller dans le sens de l'expérimentation de portiques à l'entrée des établissements scolaires».

Il va en outre «travailler à l'application effective de l'interdiction de port de ce type d'armes» blanches et «durcir la réglementation parce qu'un certain nombre de ces couteaux ne sont pas considérés comme des armes», a-t-il ajouté. D'après une circulaire publiée le 27 mars, sur 6'200 contrôles à l'entrée des établissements scolaires en France, policiers et gendarmes ont saisi «près de 200 couteaux» et «567 conseils de discipline ont été réunis pour lutter contre ce fléau», a rappelé le Premier ministre.

François Bayrou a souhaité une «réponse sans faiblesse» du gouvernement face à cette «vague irrésistible» de port d'armes blanches parmi les mineurs, «en exigeant que lorsque ce port est constaté, il soit puni», sans plus de détails. 

Conséquence du Covid?

Il a également suggéré de «travailler à la question de la santé mentale des plus jeunes» pour que, «à la première alerte, il puisse y avoir examen, diagnostic et proposition de traitement ou en tout cas de prise de contrôle». En France, depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, la santé mentale des jeunes est très fragile: pour les 15-24 ans, la prévalence des syndromes dépressifs est beaucoup plus élevée en 2022 que juste avant la pandémie.

Le chef du gouvernement va confier une mission à la vice-présidente de l'Assemblée nationale, auteure d'un rapport à ce sujet, pour que ses propositions «soient matériellement et directement réalisées». Elle recommande notamment le déploiement obligatoire de la vidéosurveillance à l'entrée et dans l'enceinte des établissements scolaires, et préconise d'interdire la vente de certains couteaux «extrêmement dangereux», dit «zombies».

 

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