Le président français Emmanuel Macron a promis mercredi soir une année 2026 «utile» aux Français en dépit de l'instabilité politique dans le pays, assurant qu'il restera «jusqu'à la dernière seconde au travail» malgré les appels récurrents à sa démission.
«Cette année doit être et sera une année utile», a-t-il lancé dans ses traditionnels voeux du Nouvel An, ses plus courts depuis sa première élection en 2017 – moins de 10 minutes –, comme pour mieux conjurer son risque d'effacement alors qu'il apparaît déjà très affaibli à 16 mois de la prochaine présidentielle, à laquelle il ne pourra se représenter.
«Notre histoire nous enseigne que nous pouvons tout relever, tout affronter si nous savons rester unis», a martelé le président français, confronté à une impopularité record et une Assemblée sans majorité. Contraint à plus de distance sur la scène intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, Emmanuel Macron s'est tout de même fixé, dans ses voeux, trois priorités pour 2026: l'instauration d'un service militaire volontaire, la régulation des réseaux sociaux auprès des jeunes et une loi sur la fin de vie qui promet un débat de société difficile.
Le service militaire volontaire, qui doit commencer à être mis en place cette année, «renforcera les liens entre nos armées et la Nation», s'est-il félicité. Avec une meilleure régulation des réseaux sociaux, «nous protégerons nos enfants», a t-il ajouté. Un projet de loi, consulté par l'AFP, fixant la majorité numérique à 15 ans dès le 1er septembre 2026 et interdisant le portable au lycée, sera discuté au Parlement en début d'année.
Mission budget pour Lecornu
«Nous irons au bout du travail législatif sur la question de la fin de vie dans la dignité, sujet sur lequel je m'étais engagé devant vous en 2022», a-t-il enfin pointé. Les textes sur le sujet seront examinés à partir du 20 janvier au Parlement. Les débats s'annoncent compliqués, notamment au Sénat, où la droite, majoritaire, est très réservée sur la création d'un dispositif d'aide à mourir.
Le chef de l'Etat a aussi appelé le Premier ministre Sébastien Lecornu et le Parlement à s'atteler «dès les premières semaines de l'année» à «bâtir des accords» pour «doter la Nation d'un budget», après que gouvernement, socialistes et bloc central ont échoué à se mettre d'accord à la fin décembre.
Emmanuel Macron a promis de rester au travail «jusqu'à la dernière seconde» de son mandat, alors que des voix se sont élevées jusqu'au sein du camp présidentiel, notamment chez son ex-Premier ministre Edouard Philippe, pour réclamer une présidentielle anticipée. Et de «tout faire» pour que la présidentielle de 2027 se déroule le plus sereinement possible» et «à l'abri de toute ingérence étrangère».
Europe de la défense
Se félicitant que l'Europe de la défense, pour laquelle il a longtemps plaidé en vain, ne soit plus désormais un «débat» mais une réalité face à l'urgence de la guerre en Ukraine, il a aussi appelé à «l'accélérer».
Dès le 6 janvier à Paris, les principaux alliés de l'Ukraine «prendront des engagements concrets pour protéger l'Ukraine et assurer une paix juste et durable sur notre continent», a-t-il assuré, sans plus de précision.
S'il a planté le décor des défis à venir, Emmanuel Macron n'est pas revenu sur sa promesse du 31 décembre 2024 de consulter les Français sur de grands sujets, un engagement qui ne s'est pas concrétisé en 2025.