«Ces bijoux sont désormais invendables. Celui qui les achèterait se rendrait coupable de recel», a déclaré mercredi la procureure de Paris Laure Beccuau. «Il est encore temps de les restituer.»
Après le spectaculaire braquage du Louvre, on ne sait toujours pas où se trouvent les bijoux d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Un nouvel élément est venu relancer l'enquête: la société de sécurité israélienne CGI Group affirme qu’une partie du butin lui aurait été proposée… sur le darknet.
«Cinq jours après le vol au musée du Louvre, une personne prétendant représenter les voleurs nous a contactés via le site officiel de CGI Group. Elle nous a demandé si nous voulions négocier sur le darknet pour acheter les bijoux volés et a insisté sur le fait que nous avions une fenêtre de 24 heures pour répondre», a déclaré Zvika Nave, directeur de CGI, au journal «Bild».
Sept suspects attrapés
La société avait été mandatée pour retrouver les auteurs et les bijoux volés. Après avoir reçu l'offre, Zvika Nave a immédiatement informé les autorités à Paris. CGI voulait accepter l'offre et ainsi peut-être mettre la main sur les coupables. «Malheureusement, des conflits d'ego et des retards bureaucratiques ont empêché de tenter cette récupération, même partielle.»
Peut-être aussi que la police n’a pas collaboré avec CGI parce qu’elle était déjà sur la piste des malfaiteurs. Jusqu'à présent, les autorités ont mis la main sur sept suspects. Jeudi, la procureure de Paris a annoncé cinq nouvelles arrestations.
«Ils ont fait des déclarations»
Ce week-end, deux suspects avaient déjà été placés en garde à vue. Ces hommes de 34 et 39 ans font désormais l'objet d'une enquête pour vol en bande organisée et constitution d'association de malfaiteurs. Ils ont été placés en détention provisoire.
Les deux hommes arrêtés ce week-end ont entre-temps partiellement avoué. Laure Beccuau a toutefois précisé: «Ils ont fait des déclarations qui nous semblent minimalistes au regard de ce qui est écrit dans le dossier.»
L'un des suspects a reconnu s'être rendu sur place. La procureure n'a pas précisé s'il s'agissait du Louvre en général ou de la galerie d'Apollon dans laquelle les malfaiteurs se sont introduits. Elle a toutefois souligné que les nouvelles arrestations n'avaient pas eu lieu sur la base des déclarations des deux personnes.
Les experts craignent que des complices des voleurs aient pu détacher les diamants et pierres précieuses des bijoux pour les vendre séparément. «Je veux garder l'espoir qu'ils soient retrouvés et restitués au musée du Louvre et à la nation», a déclaré Laure Beccuau mercredi.