«Ce genre de guerre nous réapprend ce qu'est la patience.» Interrogé au micro de RTL ce jeudi, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, est revenu sur le deuxième anniversaire de l'offensive russe en Ukraine, lancée le 24 février 2022. Il a d'abord analysé l'état des positions à l'est, relativement figées depuis quelques mois: «Vous avez une situation qui se stabilise, la ligne de front s'installe, il y a une forme d'endurance qui va se créer», a-t-il expliqué.
Le ministre a également évoqué les diverses menaces qui se déploient, autrement que sur le champ de bataille. Hacking, tentatives de sabotages, stratégies de désinformation, ... Les menaces qui pèsent sur la France et les pays occidentaux sont protéiformes: «Le comportement de la Russie en 2024 n'est plus du tout le même que celui qu'on a connu en 2022. Ça s'explique par le fait que la Russie est en difficulté sur le champ de bataille en Ukraine.»
«C'est vieux comme la guerre froide»
Cependant, la volonté de déstabilisation de la part de Moscou prend encore des formes très concrètes: «Vous avez des tentatives de prises de contrôle des Russes. Il y a un mois, un système de contrôle aérien russe a menacé d'abattre des avions français en mer Noire. C'est vieux comme la guerre froide, nous avons le retour d'un positionnement russe particulièrement agressif. La Russie joue avec les seuils d'agressivité», avertit Sébastien Lecornu.
Vendredi dernier, la France a rejoint Londres et Berlin en signant des accords bilatéraux de sécurité avec l'Ukraine. Le président Macron a promis une aide financière s'élevant jusqu'à 3 milliards d'euros cette année. Une décision qui soulève des questions chez nos voisins: «Ce n'est pas des virements, ou de l'argent que l'on donne à l'Ukraine, ce sont des lignes de crédits que l'on ouvre pour les industriels français, qui donc créent de l'activité sur le territoire national français et permettent ensuite de donner ces armements à l'Ukraine», a voulu rassurer le ministre des Armées.
«Il est certain que la sécurité de l'Europe passe par une victoire ukrainienne. Non, une victoire russe ou une victoire ukrainienne ça ne se vaut pas, ça ne sera pas la même architecture de sécurité en Europe», a-t-il conclu.