Le Festival de Cannes a rendu hommage jeudi à Pierre Richard. Ce pilier de la comédie populaire française incarne à la perfection le clown sensible, l'hurluberlu gaffeur, la tête dans la lune et les pieds sur les plateaux de tournage.
«L'homme qui a vu l'ours qui a vu l'homme», son dernier film et le premier qu'il réalise depuis près de 30 ans, a été projeté en séance spéciale, avant de sortir en salles le 24 septembre. Le film, tourné en Occitanie, raconte l'amitié entre un vieux pêcheur ayant fui son milieu – joué par Pierre Richard lui-même – et un jeune garçon autiste, qui partagent le même amour de la nature.
«C'est une sorte d'ovni», a déclaré le cinéaste lors de la projection, avant d'évoquer l'ours qui donne son titre au film. Il y a «un ours qui fait plus de 500 kg et dont je ne pouvais pas m'approcher à moins de cinq mètres», a-t-il ajouté.
Plus de soixante ans de carrière
A 90 ans, dont plus de 60 ans de carrière, l'acteur, qui restera à jamais le «Grand blond avec une chaussure noire» (1972), a fait rire de sa gaucherie dans plus de 100 longs métrages. Pierre Richard a ainsi traversé comme peu d'acteurs l'histoire de la comédie française.
Inoubliable avec son grand sourire et sa tignasse frisée dans les succès de Francis Veber ("La Chèvre», «Le Jouet»...), il a encore prêté ces dernières années son capital sympathie à Pierrot, l'un des incorrigibles vieillards des «Vieux Fourneaux» (2018), ou au druide Panoramix dans «Astérix et Obélix: l'Empire du milieu» (2023). Cet acteur au jeu burlesque, volontiers lunaire, a reçu en 2006 un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Lors de la remise du prix, la musique du «Grand blond» accompagnant son entrée sur scène, il a écouté l'ovation de ses pairs. Avant de lâcher: «moi qui n'ai jamais été qu'un impair...»