Les nouveaux témoignages venus du Hellfest correspondent au «système Rammstein» de prédation sexuelle. Au festival français de métal, des femmes racontent avoir été racolées pour participer à «un after» et «passer du bon temps» avec le chanteur et leader du fameux groupe allemand, rapporte Mediapart ce samedi 5 juillet.
Depuis deux ans, des jeunes femmes accusent Till Lindemann de profiter de sa notoriété pour obtenir des faveurs sexuelles. En juin 2023, une enquête pour agressions sexuelles et distribution de stupéfiants avait été ouverte par le parquet de Berlin. Les poursuites sont abandonnées en août de la même année, faute de preuves d'actes non consentis.
Une recruteuse au Hellfest
Au Hellfest, des festivalières indiquent avoir été approchées le 19 juin à l'espace VIP par une femme parlant anglais «avec un accent de l'Est», «très classe» et habillée tout en noir. «Elle nous demande si on aime Till Lindemann et Rammstein, explique Lisa* à Mediapart. Puis elle nous propose de venir avec eux à un after dans un hôtel de Nantes.»
La témoin rapporte la réponse de la recruteuse à une question sur le déroulé de la soirée: «Bah vous savez, il s'agit de passer du bon temps, de lui tenir compagnie.» Une amie de Lisa, elle aussi présente, s'est confiée sur Instagram: «Elle nous a dit qu'elle cherchait des jeunes femmes jolies pour Till. (...) Je suis loin d'avoir été la seule à avoir été invitée à cet after.»
Cette description correspond au rôle d'Alena M.* – licenciée depuis – pour le groupe allemand. Selon une proche du groupe entre 2018 et 2020, qui a témoigné pour «Der Spiegel» en 2023, cette femme en recrutait d'autres pour les «pré-party» et les «after-party» de Rammstein, en marge des concerts. Il est question de femmes «très alcoolisées», de distribution de drogue et de confiscation des téléphones portables. Certes, des femmes acceptent de se rendre aux afters, mais savent-elles vraiment à quoi s'attendre?
*Prénoms d'emprunt