Selon un syndicat
La présidente du tribunal ayant condamné Sarkozy menacée de mort

Après la condamnation de Nicolas Sarkozy à 5 ans de prison, des menaces visent la juge. L'Union syndicale des magistrats alerte la justice et appelle à la retenue.
Publié: 19:14 heures
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Nicolas Sarkozy a été condamné à 5 ans de prison, dont un an ferme, pour financement illégal de sa campagne présidentielle.
Photo: AP
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AFP Agence France-Presse

L'Union syndicale des magistrats (USM) a annoncé vendredi avoir fait des signalements à la justice française sur les menaces visant la présidente du tribunal qui a condamné l'ex-président Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison et ordonné son incarcération prochaine. 

«L'USM s'inquiète de la désignation publique des magistrats, du parquet comme du siège, comme des ennemis politiques et des conséquences, même indirectes, qui en découlent: menaces de mort ou de violences graves», écrit le syndicat majoritaire dans un communiqué.

La condamnation jeudi de l'ex-président Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, pour avoir «laissé ses proches» démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi afin d'obtenir un financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007, marque une «première historique» dans un pays en plein flottement politique. «L'USM appelle chacun à la responsabilité et à la retenue, l'affaiblissement de l'autorité judiciaire ne peut que participer à un affaiblissement général de l'autorité de l'Etat et partant de la France», ajoute-t-il.

Attentifs et inquiets

Selon le secrétaire général adjoint de l'USM, Aurélien Martini, la magistrate est visée par des menaces de mort et d'agression violente sur les réseaux sociaux, où sa photo est publiée. «On est attentifs et inquiets», a-t-il déclaré à l'AFP.Le Syndicat de la magistrature (SM) a de son côté dénoncé les attaques d'"une partie de la classe politique», qui estime que la condamnation de l'ancien président était «le fruit d'un 'acharnement', voire d'une 'vengeance' de la justice.»

«Ces accusations constituent une diversion qui ne doit tromper personne», estime le syndicat classé à gauche. «La stratégie par laquelle l'accusé se fait l'accusateur de ses juges est un grand classique des personnalités publiques poursuivies ou condamnées», ajoute-t-il, observant que les magistrats exerçaient «leurs fonctions avec impartialité, professionnalisme et indépendamment de leurs opinions».

«Ce n'est pas le 'gouvernement des juges' qui devrait être au coeur du débat, mais bien la lutte contre la délinquance économique et financière, et ce jusqu'au plus haut sommet de l'Etat», poursuit-il. 

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