Karin Keller-Sutter à Paris
La romance diplomatique se confirme entre Macron, KKS et Genève

Karin Keller-Sutter l'a dit à l'issue de sa rencontre avec Emmanuel Macron à Paris ce mardi 1er juillet: la France et son chef d'Etat comptent sur Genève. Au menu? La reprise des négociations sur l'Ukraine et le G7 d'Evian en 2026.
Publié: 16:17 heures
|
Dernière mise à jour: 21:22 heures
Partager
Écouter
1/5
Le président français a accueilli Karin Keller-Sutter dans la cour de l'Elysée.
Photo: Anadolu via Getty Images
Blick_Richard_Werly.png
Richard WerlyJournaliste Blick

Emmanuel Macron et la France comptent sur Genève. C’est Karin Keller-Sutter qui l’a confirmé, à l’issue de son entrevue avec le président français ce mardi 1er juillet. Une heure et demie de réunion matinale au palais de l’Elysée, dont trente minutes de tête-à-tête avec le chef d'Etat qui s’est rendu en visite officielle en Suisse les 15 et 16 novembre 2023. Pourquoi Genève? Parce que la cité internationale peut servir de point d’appui à la France sur au moins deux dossiers clés.

Le premier est celui de la paix en Ukraine. «Nous avons parlé de la guerre. La Suisse est prête à accueillir des négociations et des discussions à Genève. C’est aussi le but de la France», a confirmé la présidente de la Confédération lors d’une conférence de presse. Derrière elle, à l’ambassade de Suisse à Paris? La tapisserie rituelle qui représente la visite à Louis XIV des ambassadeurs des treize cantons suisses, le 11 novembre 1663. La preuve qu’entre les deux pays voisins, la romance diplomatique n’a rien de nouveau.

Bons offices helvétiques

Sur l’Ukraine, la Suisse a répondu présent lorsque Emmanuel Macron a abordé le conflit. «Le président français soutient tout à fait la position suisse. Il est très en faveur de bons offices», a complété Karin Keller-Sutter. Comment? Quand? Sous quelle forme? «On parle d’une plateforme de négociations, comme celle que nous avons récemment mise à la disposition des Etats-Unis et de la Chine pour leurs premiers pourparlers commerciaux. On est là pour donner le cadre. Nous ne définissons pas le contenu. Tout cela va bien sûr aussi dépendre des décisions des Etats-Unis et de la Russie. Il faut les convaincre.»

Rien sur les F-35

L’on s’attendait à ce qu’Emmanuel Macron profite des circonstances, après le succès du salon aéronautique du Bourget et le sommet de l’OTAN de La Haye (auquel la Suisse ne participait pas), pour déplorer une fois encore l’achat par la Suisse d’avions F-35 américains, dont le prix va faire l’objet d’une enquête parlementaire. Selon KKS, cela n’a pas été le cas. «La France a compris que ce dossier est à un autre stade. L’achat des F-35 est confirmé, car notre sécurité aérienne en dépend et nous avons déjà payé 900 millions de francs. Ce n’est donc plus un sujet de discussion», a complété la cheffe du Département des finances. Notre priorité est aujourd’hui de trouver une solution avec les Américains.

G7 à Evian

Le second sujet sur lequel Emmanuel Macron et la France misent à Genève est le prochain G7 d’Evian, en 2026. Evian, comme en 2003, avec les dégâts que l’on sait en Suisse, en particulier dans les rues basses de Genève. «Il y avait eu passablement de débordements à Genève » assène Karin Keller-Sutter. «La Suisse doit donc être impliquée aussi tôt que possible.» Et de répéter: «Pour Macron, l’option Genève est très convaincante.»

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la