Inégalités salariales
Depuis 11h31 ce lundi, les femmes françaises travaillent «gratuitement»

Selon la lettre d'information «Les Glorieuses», les femmes travaillent «gratuitement» en France depuis ce lundi 11h31. Un moyen pour alerter sur les inégalités salariales. Depuis 2016, l'écart entre femmes et hommes ne s'est réduit que de 0,9%.
Publié: 13:42 heures
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Marine Tondelier, cheffe des Ecologistes, estime qu'il faut une loi pour mette fin aux inégalités salariales.
Photo: AFP

Les femmes travaillent «gratuitement» à partir de 11h31 ce lundi et jusqu'à la fin de l'année, en raison des inégalités salariales persistantes, selon la lettre d'information féministe «Les Glorieuses», qui alerte chaque année sur cette date symbolique.

«Les Glorieuses» ont calculé cette heure et cette date à l'aide de statistiques sur les écarts de salaires entre les femmes et les hommes en France. A temps de travail identique, les femmes gagnent en moyenne 14,2% de moins que les hommes, selon les dernières données disponibles de l'Institut national de la statistique (Insee), qui portent sur 2023. Pour Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter, «il faut encore un coup de pouce pour accélérer dans la lutte pour l'égalité salariale».

«On atteindra l'égalité en 2167»

Depuis 2016, l'écart salarial entre femmes et hommes s'est réduit de 15,1 à 14,2%, soit de 0,9 point. «A ce rythme-là, on atteindra l'égalité en 2167», soit dans 142 ans, alerte-t-elle. Pour accélérer le mouvement, «Les Glorieuses» demandent une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses et plaident pour un congé post-naissance équivalent pour les deux parents.

Elles souhaitent également que l'accès des entreprises aux marchés publics et l'obtention de subventions soient conditionnés au respect de l'égalité salariale. Une mesure qui «permettrait de garantir que les fonds publics ne creusent plus les inégalités».

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«Il faut des actes»

«Les Glorieuses» espèrent également que la transparence salariale, qui s'imposera dès l'an prochain, via la transposition d'une directive européenne, permettra de faire une différence. «Les pays comme l'Islande et la Suède, où les écarts de salaires sont devenus un non-sujet, ont mis en place la transparence salariale depuis des dizaines d'années», souligne Rebecca Amsellem. «Cela va notamment aider les femmes à négocier leurs salaires.»

«Ce n'est pas un symbole abstrait, c'est une injustice réelle. Nous devons y mettre fin», a réagi dans la matinée la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun Pivet, sur le réseau X. «Les incantations ne servent à rien. Maintenant, il faut des actes», a abondé sa vice-présidente, l'insoumise Clémence Guetté. De nombreux responsables de gauche ont écrit des messages pour s'indigner de cette inégalité salariale.

Les femmes «occupent aussi plus souvent des emplois à temps partiel, et sont surreprésentées dans des secteurs essentiels, comme les soins, mais sous-valorisés par nos standards économiques et patriarcaux», a souligné la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, seule femme à la tête d'un grand parti. «Mettons fin à cette inégalité par la loi, de manière obligatoire, incontournable», a pour sa part réclamé le dirigeant du Parti communiste Fabien Roussel.


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