Grève de la rédaction
L'historique quotidien «Le Parisien» craint d'être racheté par Bolloré

Le personnel du Parisien/Aujourd'hui en France a voté une grève jusqu'à vendredi soir, s'opposant à une éventuelle vente au Groupe Bolloré. Cette action empêche la parution papier du vendredi et exige 17 embauches en CDI.
Publié: 25.09.2025 à 21:38 heures
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La rédaction du Parisien est en grève jusqu'à vendredi.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le personnel du Parisien/Aujourd'hui en France a voté jeudi une grève jusqu'à vendredi 23H59 pour «exprimer (son) opposition» à un éventuel projet de vente du quotidien au Groupe Bolloré et «exiger» 17 embauches en CDI, empêchant la parution papier vendredi. Lors d'une assemblée générale, 187 salariés ont voté pour la grève sur 258 participants, soit 72,5% (avec 64 voix contre et 7 abstentions), ont indiqué les syndicats à l'AFP.

«Il n'y aura pas de journal dans les kiosques vendredi», a indiqué la direction. «Les délégués syndicaux restent dans l'attente d'un rendez-vous avec la présidence du groupe Les Echos-Le Parisien, et la direction générale du Parisien», quotidien propriété de LVMH, ont indiqué les syndicats dans un communiqué.

Après des rumeurs récurrentes ces derniers mois, l'hypothèse d'une vente du quotidien au milliardaire conservateur Vincent Bolloré a pris corps début septembre avec un article du magazine Challenges. Cette perspective a aussitôt suscité craintes et oppositions au sein de la rédaction. «Vendre cet héritage éditorial au groupe Bolloré reviendrait à livrer à une idéologie militante d'extrême droite un des grands quotidiens du pays, à appauvrir la pluralité de l'information en France», s'étaient émus journalistes et syndicats dans une lettre ouverte à leur propriétaire Bernard Arnault, PDG de LVMH.

Pas de procédure de vente... pour l'instant?

Le numéro un mondial du luxe n'a ni confirmé ni infirmé l'hypothèse d'une vente. Le groupe Bolloré a dans son giron le groupe Canal+, qui comprend CNews. Il est aussi présent dans la presse écrite et radio via le numéro un du secteur des magazines, Prisma Media (Voici, Capital, Femme actuelle...) et via Lagardère (Europe 1, JDD...). Interrogé le 23 septembre par les représentants du personnel, le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, Pierre Louette, avait déclaré: «Il n'y a pas de processus de vente du Parisien en cours... à ma connaissance», selon des propos rapportés par le SNJ.

Sur l'autre volet des inquiétudes, les syndicats reprochent à la direction de remplacer par des contrats temporaires (CDD, contrats à la pige) certains départs prévus dans le cadre du plan de réorganisation en cours. Ils réclament 17 remplacements en CDI. «Il y a des trous partout, on ne peut pas travailler dans ces conditions. On craint pour la santé de nos journalistes notamment dans les éditions départementales», a déploré Aymeric Renou, délégué syndical SNJ.

Troisième plus grand quotidien de France

Le plan de réorganisation prévoit la suppression de près de 40 postes. Son annonce avait entraîné en mars une grève de 24 heures et une motion de défiance contre la direction.

«La réorganisation est en place depuis le 15 septembre et fonctionne. 200 personnes ont bougé. Les moyens mis en oeuvre sont analysés en permanence et la plus grande attention est portée aux conditions de travail», a indiqué la direction à l'AFP.

Le Parisien/Aujourd'hui en France est le 3e quotidien le plus diffusé en France quand on cumule son édition nationale et régionale, avec quelque 260'000 exemplaires vendus par jour, selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias.

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