Le prévenu est soupçonné d'avoir dissimulé au fisc entre 2008 et 2015 un trust basé aux îles Vierges britanniques dont il était l'ayant-droit et qui serait crédité de 2,2 millions d'euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d'or.
Il est aussi jugé pour avoir utilisé une partie de ce patrimoine pour «investir dans des valeurs aurifères», retiré des sommes et les avoir «rapatriées en France».
Jean-Marie Le Pen et son épouse Jany Paschos épouse Le Pen ont également été cités dans cette enquête ouverte en 2015, mais leur cas a été récemment disjoint et confié au parquet de Nanterre, qui doit décider des suites à donner.
Le trust, nommé Balerton Marketing LTD et immatriculé en 2000, a selon Libération d'abord appartenu à Georges Paschos, frère de Jany Le Pen, jusqu'à sa mort en 2008. C'est ensuite son fils, Achille Paschos, qui en a été le bénéficiaire, puis Gérald Gérin.
Gérald Gérin pas valablement cité
Jeudi, l'avocat de Gérald Gérin, Me François Wagner, a demandé un renvoi de l'audience, au motif que son client (qui était absent) n'avait pas été valablement cité et qu'il manquait à la procédure des documents liés à une procédure fiscale parallèlement en cours.
L'avocate d'Achille Paschos et de sa mère a aussi demandé un renvoi, affirmant que, malgré ses demandes, elle n'avait pas eu accès au dossier, dans lequel elle souhaite se constituer partie civile.
Après délibération, le tribunal a estimé qu'il était correctement saisi mais il a renvoyé l'affaire au 24 octobre 2024, pour une audience visant à organiser le procès au fond, qui aura lieu plus tard.
Affaire révélée par Mediapart
L'existence de ce trust avait été révélée par Mediapart en 2015. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avaient signalé à la justice la possible existence d'un compte bancaire caché à l'étranger et appartenant au fondateur du Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN).
Les mêmes soupçons étaient apparus dans les «Panama Papers». Jean-Marie Le Pen, 95 ans aujourd'hui, avait alors balayé ces accusations.
Il avait admis en 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l'UBS en 1981, une affaire déjà évoquée par le passé. Il avait alors parlé d'une opération d'emprunt pour sa société de disques de l'époque, la Serp.