Et la gauche pourra toujours se gratter
Sébastien Lecornu promet un gouvernement pour début octobre

Le nouveau Premier ministre français, Sébastien Lecornu nommera son gouvernement d’ici début octobre. Pas de retour de l’ISF ni de budget d’austérité, mais six millards d'euros d’économies prévues.
Publié: 19:41 heures
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Dernière mise à jour: 20:25 heures
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Sébastien Lecornu s’exprime après la passation de pouvoir à Matignon, le 10 septembre 2025.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu nommera son gouvernement «avant le début des travaux parlementaires», soit début octobre, a-t-il annoncé dans un entretien au journal «Le Parisien» publié vendredi. Il a écarté de premières pistes pour le budget comme le retour de l'impôt sur la fortune.

«Le gouvernement sera nommé avant le début des travaux parlementaires. Je souhaite continuer à travailler le projet de budget. Les ministres qui veulent rentrer au gouvernement vont devoir l'endosser», a expliqué celui qui n'a toujours pas constitué de gouvernement depuis sa nomination il y a deux semaines.

Le Parti socialiste boudé

La session parlementaire ordinaire doit commencer mercredi 1er octobre avec le renouvellement des postes clés de l'Assemblée nationale (la chambre basse du Parlement) à la veille d'une nouvelle journée de manifestations anti-gouvernementales à l'appel des syndicats.

Après avoir multiplié les consultations ces derniers jours, Lecornu a semblé évacuer toute volonté de «débauchage» de personnalités issues du Parti socialiste car les futurs ministres devront «partager les grandes orientations du socle commun», a-t-il souligné. Le Premier ministre a affirmé viser un déficit public à 4,7% du PIB en 2026, maintenant l'objectif de revenir aux 3% en 2029.

Pas de hausse d'impôts

Mais pour ce faire, il a dit non à deux propositions soutenues par la gauche voire une partie du socle commun: le retour de l'impôt sur la fortune (ISF) et la taxe Zucman sur les hauts patrimoines. Autre demande d'une partie de la gauche, la suspension de la réforme des retraites ne semble pas à l'ordre du jour: cette option «ne règlerait aucun des problèmes», a-t-il assuré.

Nommé le 8 septembre, Lecornu a néanmoins souhaité exclure tout budget «d'austérité et de régression sociale», assurant vouloir repartir «d'une feuille blanche» par rapport au projet de son prédécesseur François Bayrou, qui avait ulcéré les oppositions en proposant des économies de 44 milliards d'euros.

La France est troisième sur le podium des pays de la zone euro les plus endettés, derrière la Grèce et l'Italie, et première concernant l'ampleur de son déficit, attendu à 5,4% du PIB cette année, loin du seuil maximal européen de 3% qui permettrait de stabiliser la dette. Le nouveau Premier ministre envisage dans ce projet de budget de réduire de six milliards d'euros le «train de vie» de l'Etat «qui doit donner l'exemple», une «meilleure maîtrise des dépenses sociales et des collectivités territoriales».

«Aucun effort n'a été réalisé»

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a de nouveau agité vendredi la menace d'une censure du gouvernement car, selon lui, «aucun effort n'a été réalisé» dans les annonces du Premier ministre Sébastien Lecornu.

«Si on devait aujourd'hui se poser la question de savoir si l'on censure ou pas (...) nous censurerions parce qu'aucun effort n'a été réalisé», a réagi sur TF1 le patron du PS après l'interview du chef du gouvernement au «Parisien».

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