Elle a retrouvé le crâne du petit Emile
«J'ai tout de suite su que c'était lui»

C'est une personne âgée qui a retrouvé les ossements du petit Émile, le garçon qui avait disparu depuis des mois en France. Aujourd'hui, elle s'exprime sur cette découverte traumatisante.
Publié: 10.04.2024 à 09:57 heures
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Le petit Émile, deux ans et demi, a disparu à l'été 2023 sans laisser de trace.
Photo: DUKAS

Manon*, une senior d'une soixantaine d'années, fait régulièrement des randonnées autour du hameau du Haut-Vernet, dans le département français des Alpes de Haute Provence. Le 30 mars, le temps n'est pas agréable, mais elle décide tout de même de partir marcher. Elle emprunte un itinéraire qu'elle n'a pas choisi depuis longtemps.

Et au milieu du chemin, elle découvre «la chose», comme elle le décrit à la chaîne de télévision française BFMTV. Elle n'utilise pas le mot «crâne», mais parle de « chose», et ce pour se débarrasser de l'image qui hante sa tête.

Selon elle, le crâne était blanc et propre

Pourtant, elle comprend tout de suite ce qu'il se passe: «Je savais que c'était lui». Il s'agit d'Émile, le petit garçon qui a disparu sans laisser de traces à l'été 2023 et qui n'a pas été retrouvé malgré des recherches intensives. Le crâne de l'enfant de deux ans est blanc et très propre. La randonneuse aperçoit même la rangée supérieure de dents. Lorsqu'elle fait cette découverte, elle pleure un instant, raconte-t-elle à BFMTV, «puis je me suis calmée».

Elle n'a pas de téléphone portable sur elle, mais ne veut pas laisser le crâne derrière elle. «Il n'aurait plus été là, en montagne le temps change tout le temps». Elle aurait eu des craintes quant aux glissements de terrain qui auraient pu se produire. Elle prend donc un sac en plastique et s'en sert pour attraper le crâne sans le toucher.

Elle conduit la police sur le lieu de la découverte

Elle décide de rentrer chez elle à pied, en tenant le sac à une longueur de bras. Avant de partir, elle relève les endroits marquants dans les environs. Et elle se met en route. «Vite, vite», se dit-elle, voulant signaler sa découverte le plus rapidement possible à la police.

Elle pose le sac avec le crâne sur sa terrasse. «Le ramener dans la maison aurait été impensable.» Elle appelle ensuite la police, qui se rend immédiatement à son domicile. Pendant environ neuf heures, elle est prise en charge par la police, qui l'interroge et qui la suit sur le lieu de la découverte.

Elle n'a jamais été soupçonnée par la police. Aujourd'hui encore, l'incident la préoccupe beaucoup, mais sa foi l'aide à y faire face. Depuis, elle n'est plus retournée faire de la randonnée. «Je dois d'abord digérer tout cela.» Elle pense beaucoup aux parents du garçon. «Que pouvons-nous dire aux personnes qui ont perdu leur enfant ? Qu'ils trouvent la paix.»

*Nom d'emprunt

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