Séquestré et torturé à mort en 2006
L'arbre d’Ilan Halimi abattu: Macron promet une intransigeance totale face à l’antisémitisme

Emmanuel Macron a assuré vendredi que la France serait «toujours intransigeante» face à l'antisémitisme après l'abattage d'un arbre planté en hommage à Ilan Halimi, jeune Français juif séquestré et torturé à mort en 2006, un crime qui avait suscité une vive émotion.
Publié: 16:30 heures
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Le tronc de cet olivier, planté en mars 2011 à Epinay-sur-Seine, a été sectionné à l'aide d'une tronçonneuse.
Photo: AFP

Ilan Halimi, 23 ans, avait été enlevé, séquestré et torturé en janvier 2006 par un groupe d'une vingtaine de personnes qui se faisaient appeler «le gang des barbares», sous la direction de Je te. Découvert le 13 février 2006 nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures dans une ville de banlieue parisienne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l'hôpital.

«Abattre l'arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c'est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n'en sera rien: la Nation n'oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine», a écrit le président Macron sur le réseau social X.

«L'arbre pour Ilan Halimi, vivant rempart contre l'oubli, a été fauché par la haine antisémite. Nul crime ne peut déraciner la mémoire. La lutte jamais achevée contre le mortel poison de la haine est notre devoir premier», a réagi le Premier ministre François Bayrou sur le même réseau.

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Sur une photographie diffusée par les autorités locales, on peut voir le tronc de cet olivier, planté en mars 2011 à Epinay-sur-Seine, ville située à une dizaine de kilomètres au nord de Paris, probablement sectionné à l'aide d'une tronçonneuse à une vingtaine de centimètres du sol, devant une stèle rendant hommage à Ilan Halimi.

Une enquête est ouverte

Sur place aux côtés du grand rabbin de France Haïm Korsia, le représentant local de l'Etat, Julien Charles, a indiqué à l'AFP qu'une enquête avait été ouverte. Julien Charles a jugé «important» de se rendre là où l'olivier a été abattu «pour dire (...) que l'enquête aboutira, qu'on réussira à identifier l'auteur de ces faits, qu'il sera traduit devant la justice».

«Je trouve émouvant que l'Etat, la mairie, les citoyens se mobilisent pour dire que ce n'est pas juste un arbre qui a été coupé, c'est une espérance qu'on a cherché à saboter», a réagi le grand rabbin de France, avant de prier devant la stèle avec d'autres membres de la communauté juive.

Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi, interrogé par l'AFP, «cette réaffirmation violente de l'antisémitisme à la face de la société est quelque chose d'extrêmement douloureux. Il n'y a rien de plus lâche et les assassins de sa mémoire ne valent pas mieux que ceux qui lui ont pris la vie il y a vingt ans».

Deux autres arbres déjà abattus en 2019

Deux autres arbres plantés en hommage à Ilan Halimi, dont l'un portait sa photo, avaient été vandalisés et sciés en 2019 à Sainte-Geneviève-des-Bois, où il avait été retrouvé agonisant au bord d'une voie ferrée. D'autres arbres avaient été replantés. Mathieu Hanotin, un élu local, s'est aussi engagé à le faire à Epinay-sur-Seine «dans les meilleurs délais».

De nombreux responsables politiques français ont exprimé leur émotion et leur réprobation après cet acte, alors que la communauté juive est confrontée à une très forte hausse des actes antisémites depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza.

La France abrite la première communauté juive d'Europe, avec près de 500.000 personnes – moins de 1% de la population. Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés dans le pays, contre 662 sur la même période en 2024, soit une baisse de 24%, selon des chiffres officiels diffusés début juillet.

Ces faits restent toutefois en augmentation de 134% par rapport à janvier-mai 2023, avait précisé le ministère de l'Intérieur, qui avait souligné leur «niveau très élevé». En 2024, 1570 actes antisémites avaient été recensés en France.

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