Après la mort de l'icône
En France, un éventuel hommage national à Brigitte Bardot divise

Le décès de Brigitte Bardot divise la classe politique française. Eric Ciotti veut un hommage national, mais Olivier Faure s'y oppose, critiquant ses positions contraires aux valeurs républicaines.
Eric Ciotti (à gauche) et Olivier Faure ne sont pas d'accord.
Photo: AFP

Eric Ciotti, patron de l'UDR, allié du RN, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national à Brigitte Bardot, une hypothèse rejetée par le patron du PS Olivier Faure qui, tout en saluant «une actrice iconique», ajoute qu'elle avait «tourné le dos aux valeurs républicaines».

«Les hommages nationaux sont rendus pour services exceptionnels rendus à la Nation. Brigitte Bardot a été une actrice iconique de la nouvelle vague. Solaire, elle a marqué le cinéma français», a écrit sur X le premier secrétaire du Parti socialiste. «Mais elle a aussi tourné le dos aux valeurs républicaines et été multi-condamnée par la justice pour racisme», a-t-il ajouté.

Olivier Faure répondait à l'allié de Marine Le Pen Eric Ciotti, qui a demandé à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national à Brigitte Bardot, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday. Interrogé un peu plus tôt sur le sujet, le député socialiste Philippe Brun avait répondu sur Europe 1 «pourquoi pas» : «si le président de la République le décidait, je ne vois pas pourquoi il faudrait s'y opposer», avait-il estimé.

Invité à réagir sur le silence qui a entouré à gauche la disparition de l'actrice et militante, connue pour ses sympathies envers l'extrême droite, Philippe Brun a assuré qu'"il n'y a pas de gêne à avoir». «Nous connaissons son parcours, nous connaissons aussi ses condamnations, nous réprouvons évidemment son engagement politique», a-t-il expliqué. «Brigitte Bardot était une très grande figure, un symbole de liberté, de rébellion, de passion et qui incarnait aussi notre pays à l'étranger», a également déclaré le vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Peu de réactions à gauche

Peu de personnalités de gauche ont réagi à la mort de l'icône française, au milieu d'un concert unanime de louanges à droite et à l'extrême droite dont Brigitte Bardot avait épousé la cause. «On dit que Dieu créa la femme. Certains le croient, d'autres non. Nous sommes tous d'accord pour affirmer que le cinéma français créa BB et elle le fit rayonner à travers le monde... Cela, pour notre plus grand bonheur», a cependant tweeté le patron des communistes, Fabien Roussel.

Nettement plus critique, la députée écologiste Sandrine Rousseau a cinglé sur le réseau Bluesky: «être émue par le sort des dauphins et être indifférente aux morts des personnes migrantes dans la Méditerranée, c'est quel niveau de cynisme?». La députée LFI de Paris Sarah Legrain, membre de la direction du mouvement de gauche radicale, a, elle, estimé que l'actrice était «trop raciste» pour recevoir un hommage des Insoumis.

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