Résultats d'une étude de l'EPFL
La nutrition pourrait aider à améliorer la motivation

Le stress oxydatif dans le cerveau a des répercussions négatives sur la motivation, selon une étude de l'EPFL publiée dans la revue eLife. Les résultats montrent également que la motivation peut être améliorée par la nutrition.
Publié: 08.11.2022 à 15:35 heures
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L'étude de l'EPFL montre que les protéines jouent un rôle crucial dans les mécanismes liés à la motivation dans le cerveau. (Image d'illustration)
Photo: Getty Images

L’équipe de Carmen Sandi à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), avec des collègues du Nestlé Institute of Health Sciences, a étudié une zone profonde du cerveau appelée noyau accumbens. Cette dernière est connue pour jouer un rôle majeur dans la régulation de fonctions comme la récompense, le renforcement, l’aversion et, surtout, la motivation.

L’idée à la base de l’étude était que le cerveau - comme tous les tissus de notre corps - est soumis à un stress oxydatif constant, du fait de son métabolisme. Les scientifiques ont examiné le principal antioxydant du cerveau, une protéine appelée glutathion (GSH).

Les scientifiques ont constaté que des niveaux supérieurs de GSH dans le noyau accumbens étaient corrélés à des performances meilleures et plus régulières dans les tâches de motivation, a indiqué mardi l'EPFL dans un communiqué.

«Une approche réalisable pour stimuler la motivation»

Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont d’abord utilisé la spectroscopie par résonance magnétique protonique pour évaluer les niveaux de GSH dans le noyau accumbens d’êtres humains et de rats. Ensuite, ces niveaux ont été comparés avec les performances des sujets humains et animaux dans des tâches standardisées liées à l’effort et mesurant la motivation.

La corrélation n’impliquant pas la causalité, l’équipe est ensuite passée à des expériences sur des rats auxquels on a administré des micro-injections d’un bloqueur de GSH, qui a réduit les niveaux de l’antioxydant. Les rats étaient alors moins motivés, ce qui se traduisait par de moins bonnes performances dans les tests d’effort récompensés.

Au contraire, lorsque les chercheurs ont donné aux rats une intervention nutritionnelle avec un précurseur du GSH, la N-acétylcystéine, les animaux ont obtenu de meilleurs résultats. Les résultats «montrent que l’amélioration de la fonction antioxydante du noyau accumbens pourrait être une approche réalisable pour stimuler la motivation», selon ses auteurs.

Le rôle crucial des protéines

La N-acétylcystéine, le complément alimentaire administré dans l'étude, peut également être synthétisée dans l’organisme à partir de son précurseur, la cystéine. Cette dernière est présente dans les aliments riches en protéines, tels que la viande, le poulet, le poisson ou les fruits de mer.

D’autres sources avec des teneurs plus faibles sont les œufs, les aliments à base de céréales complètes comme le pain et les céréales, et certains légumes comme le brocoli, les oignons et les légumineuses.

Il existe d’autres moyens que la N-acétylcystéine pour augmenter les niveaux de GSH dans l’organisme, mais leur rapport avec les niveaux dans le cerveau - et en particulier dans le noyau accumbens - est largement inconnu, note encore l'EPFL.

(ATS)

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