Marre des bières de supermarché, envie de découvrir le terroir neuchâtelois et ses bières artisanales? Suivez le guide…
Brasserie de la Comète
La comète était assez connue des anciens piliers de bar: cette brasserie fondée en 1867 ferma en 1974, sa bière était vendue dans les petits magasins de la ville et servie dans les bars et autres cafés. Mais dans les années 70 les grosses brasseries nationales prirent l’ascendant sur les locales… et Cardinal ferma la petite brasserie meuqueuse. C’est en 2012 que la Comète fut relancée à Winterthour et relocalisée 3 ans plus tard à La Chaux-de-Fonds. Aujourd’hui, on la sert dans plusieurs bars et restaurants de la région, dont le très rock’n’roll Vostock, premier bar associatif du canton (qui appartient à ses clients!).
Bio, régionale et de qualité, la Comète est une bière agréable, pas trop forte en bouche, douce et tout simplement parfaite. La légende dit que Philippe Delerm avait une Comète à la main lorsqu’il écrivait «La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules».
Brasserie de l’Avenir
La brasserie de l’Avenir mériterait d’être citée ne serait-ce que pour un seul facteur: elle est brassée dans l’ancienne usine électrique de La Chaux-de-Fonds! Construite en 1908, c’est un exemple d’architecture industrielle, témoin de l’esprit Belle Époque qui y régnait en ce début de siècle et parsemée de détails Art Nouveau. Ah oui, petit détail important – qui ne change pas le prix du beurre, ni le goût de la bière – La Chaux-de-Fonds fait partie du réseau des villes de l’Art Nouveau au même titre que Glasgow, Bruxelles, La Havane…
Pour en revenir à la bière de l’Avenir, L’essor est une bière blonde filtrée avec une légère amertume, pas de quoi se décaper les gencives, juste ce qu’il faut pour être en ordre! On y trouve aussi des bières de fermentation haute, comme la Sapin, bière d’hiver non-filtrée gouleyante avec des touches de clou de girofle, badiane ou encore d’écorce d'orange et cannelle, parfaite pour les fêtes de fins d’année.
Brasserie de la Vouivre
On se déplace cette fois-ci dans le bas du canton, à Cortaillod plus précisément, dans une brasserie qui porte le nom du terrible monstre à l’allure de gigantesque serpent ailé et qui était autrefois accusé de dévorer les voyageurs aux bords de l’Areuse.
Cette bière puise justement sa pureté dans de l’eau de source, et toutes celles brassées ici sont de fermentation haute, non filtrées et fermentées en bouteille (sur lie). Le panel des bières est assez large, d’une blonde de soif à la bière au Guarana, en passant par la cuivrée et l’IPA. On peut dire sans crainte que cette brasserie sort des binch' exceptionnelles
Le produit phare, celui qui est un cran au-dessus, se sert et se déguste au bar du Cinéma Minimum à Neuchâtel, au Zinema à Lausanne, au Cinéma d’Oron et au CDD de Genève. Pour la simple et bonne raison que Laurent Toplitsch - le patron de ces micro-cinés indépendants - a développé la «blonde spéciale – Curcuma» en collaboration avec le brasseur de la Vouivre Lionel Ferchaud. Et c’est franchement une tuerie : à la fois fraîche et goûteuse, avec très peu d’amertume, elle rafraîchit en été et réchauffe en hiver. En sirop typhon, à la cuillère ou bien dans un verre, rien ne pourra lui résister!
Bière de Neuch
Brassées artisanalement au milieu du canton, au Genevey-sur-Coffranes, les bières de Neuch sont de fermentation haute, sans agents conservateurs, ni colorants artificiels. Fermentées une seconde fois en bouteille, elles ne sont ni filtrées, ni pasteurisées. Et ça, c’est beau! La blanche de Neuch est légèrement houblonnée, aromatisée de coriandre et d’écorce d’orange, elle développe de réelles saveurs d’agrumes. Quant à la blonde, elle est aromatisée à la fleur de sureau bio, ce qui laisse un petit goût en bouche. Parfaitement adaptée pour les apéros de l’hiver (surtout si le réchauffement climatique persiste!).
Nommons ici, car c’est plutôt rare, que nous avons une stout artisanale bien noire, brassée à partir d’un moût caractérisé par sa teneur en grains hautement torréfiés, ce qui donne un petit goût de cacao et de café à la… Guinneuch!
La meute
Lausannoise d’origine, La meute est aujourd’hui chaux-de-fonnière. Les bières qui sortent de cette brasserie sont originales et rafraîchissantes. La Kratz, qui a légèrement plus de caractère qu’une bière de soif, reste accessible. On trouve également une blanche au maté, pour un goût atypique et énergisant. La gamme est homogène et cohérente. On ne se dit pas: «Tiens encore une micro-brasserie!», mais plutôt: «Tiens encore une super micro-brasserie!» Les trois fondateurs sont attentifs à leurs produits proposent une véritable cohésion d’ensemble.
La Meute a une dernière spécificité: on peut devenir houblonnière ou houblonnier! Mais qu’est-ce que ça veut dire? Que les habitants de la Tchaux peuvent acheter un ou plusieurs plants de houblon, le planter dans leur potager, sur leur balcon et le récolter en automne pour brasser une bière entièrement suisse, qui a poussé à une altitude de 1000 mètres. En échange du houblon frais, les participants reçoivent de la bière de cette cuvée participative. Pas mal, non?