En Suisse, les prix de l'immobilier ne cessent de grimper. Parmi les principales causes de cette flambée, la croissance de la population est souvent mentionnée. Mais qu’en sera-t-il à plus long terme? Les jeunes générations auront-elles encore les moyens d’acheter une maison un jour?
Hendrik Budliger, fondateur du Centre de compétence pour les questions démographiques, s’est risqué à une prévision au micro de la SRF. Et celle-ci pourrait bien redonner espoir aux jeunes: «Les prix que nous voyons aujourd’hui ne sont pas justes. Ils reposent sur l’idée que les prix continueront toujours de monter.» Hendrik Budliger s'attend toutefois à une correction.
Est-ce réaliste?
Sa prédiction se base sur deux hypothèses. D'une part, le démographe estime que les prévisions démographiques de la Confédération sont exagérées. Il s'attend à une espérance de vie plus faible et à moins d'enfants en général. En d'autres termes, la population suisse diminuerait à partir de 2043. D'autre part, la structure d'âge modifie le rapport entre l'offre et la demande. De nombreux vendeurs issus de la génération des baby-boomers se retrouveront face à un nombre réduit de jeunes acheteurs. «Tôt ou tard, nous aurons trop de maisons individuelles et trop peu de familles qui demanderont ces objets», déclare Hendrik Budliger à la SRF.
Selon l’expert, c’est surtout dans les grandes agglomérations que les prix pourraient baisser. Un phénomène similaire a déjà été observé aux Etats-Unis. Mais la médaille a son revers: pour celles et ceux qui achètent aujourd’hui, souvent avec des hypothèques d’un million de francs ou plus, une correction du marché pourrait se transformer en véritable crash financier.
Pour l’instant, Hendrik Budliger reste plutôt isolé avec sa vision dans un pays aussi attaché à la «pierre» que la Suisse. Selon UBS, les régions les plus exposées au risque de logements vacants – aggravé par les évolutions démographiques et l’exode rural – sont notamment les zones alpines des Grisons et de Berne, ainsi que le Tessin.