Il défie la gravité
Le gecko colle aux murs à l'aide d'une couche de gras

Le lézard gecko paraît défier la gravité en «collant» aux parois. Cela grâce en partie à une couche de gras ultra-fine couvrant l'extrémité de ses pattes, selon une étude publiée mercredi dans la revue «Biology Letters».
Publié: 06.07.2022 à 17:00 heures
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Les chercheurs ont découvert que les geckos collent aux parois verticales grâce à un film de gras sur leurs pattes.
Photo: STEFFEN SCHMIDT

Les scientifiques sont depuis longtemps intrigués par la capacité quasi surnaturelle d’adhérence de ce petit lézard, dont ils ont cherché à percer le secret.

Ils savent depuis plusieurs années que le bout des pattes des geckos est doté de millions de sétules, des poils microscopiques élastiques, disposés selon un certain ordre et se terminant en forme de spatules.

Cette microstructure permet d’épouser la forme de la surface sur laquelle le gecko se déplace. Ce phénomène s’explique par des forces attractives dites de van der Waals.

«Nous connaissions déjà beaucoup de choses sur le comportement mécanique des sétules. Maintenant nous comprenons mieux comment elles fonctionnent à l’échelle moléculaire», a dit le physicien Cherno Jaye, de l’Institut national américain des standards et de la technologie (NIST), coauteur de l’étude parue dans «Biology Letters».

Le secret percé à jour

Les chercheurs du NIST ont découvert, en utilisant un microscope à rayons X, que les sétules et leurs spatules étaient couvertes d’un film gras d’un nanomètre d’épaisseur, qui équivaut à un milliardième de mètre.

Ce gras protège les tissus contre la déshydratation, et pourrait aussi jouer un rôle-clé grâce à son caractère hydrophobe. En repoussant toute molécule d’eau, ces lipides fourniraient aux spatules «un contact plus étroit avec la surface», précise Tobias Weidne, chimiste à l’Université danoise d’Aarhus, et coauteur de l’étude, cité dans le communiqué du NIST. Le tout «aiderait les geckos à s’accrocher à des surfaces humides».

L’humain bientôt un gecko?

Les chercheurs envisagent des applications très concrètes des capacités du gecko, via la biomimétique, au développement de matériaux pour l’humain. Le physicien du NIST Dan Fischer imagine «des bottes gecko ne glissant pas sur des surfaces humides, ou des gants gecko pour tenir des outils mouillés». Et pourquoi pas, un «véhicule capable de parcourir un mur».

D’ici là, l’étude souhaite poursuivre les recherches pour déterminer exactement l’utilité de ce film de lipides.

(ATS)

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