Le Thurgovien de 19 ans a «explosé» son record de Suisse pour offrir à la Suisse une quatrième médaille historique dans ces joutes.
Antonio Djakovic a sorti le grand jeu mercredi soir au Foro Italico. Auteur comme à son habitude d'un départ ultra-rapide, il a certes dû s'avouer vaincu devant l'Allemand Lukas Martens, sacré en 3'42''50, mais il a maîtrisé son sujet pour nager en 3'43''93. Ce chrono lui aurait permis de se parer de bronze aux JO 2021!
Médaillé de bronze sur la distance lors des Mondiaux 2021 en petit bassin, le Thurgovien a ainsi abaissé de près de deux secondes sa précédente meilleure marque établie justement lors des Jeux de Tokyo où il avait terminé 10e (3'45''82). Il a brillamment contenu les assauts de l'autre Allemand, Henning Mühlleitner, 3e en 3'44''53.
Cette médaille permet ainsi à Swiss Aquatics d'afficher le meilleur bilan de son histoire dans des Européens, le record précédent étant de trois podiums (Helsinki 2000 et Budapest 2021). Et avec un peu de chance, le bilan aurait pu être plus reluisant encore: Jérémy Desplanches (sur 200 m 4 nages), de Roman Mityukov (sur 100 et 200 m dos) et le relais 4x200 m libre ont en effet accumulé les 4es places.
Saison blanche pour Desplanches
De son côté, Jérémy Desplanches devra vivre avec une saison vierge de tout podium.
Le Genevois de 28 ans, quadruple médaillé dans les championnats internationaux disputés depuis 2018, a dû se contenter d'une 4e place sur 200 m 4 nages aux Européens en grand bassin de Rome. Il a nagé en 1'58''89 mercredi, échouant à 0''55 du bronze.
Éliminé en demi-finales des Mondiaux de Budapest six semaines plus tôt, Jérémy Desplanches espérait se rassurer au Foro Italico au terme d'un exercice 2022 de transition. Mais il manque toujours de «coffre». Troisième de la finale après la partie de brasse, il n'a pas tenu le choc sur les 50 mètres de crawl.
Battu par Hubert Kos (1er en 1'57''72), Alberto Razzetti (2e en 1'57''82) et Gabriel Jose Lopes (3e en 1'58''34), le Genevois s'attendait à souffrir cette année après un changement de coach et de régime d'entraînement qui nécessite une longue adaptation souvent supérieure à six mois. Il avait d'ailleurs prévenu ses sponsors qu'une saison sans médaille était envisageable.
En compétiteur-né, le grand blond rêvait néanmoins de s'illustrer à Rome, les Mondiaux étant tombés trop tôt dans sa préparation. Il avait d'ailleurs fait le forcing après le rendez-vous de Budapest, montant rapidement en puissance pour atteindre un excellent niveau à la mi-juillet lors des championnats de Suisse d'été.
Objectif Paris
Stoppé net dans son élan par un lumbago il y a tout juste un mois, Jérémy Desplanches a serré les dents. À Rome, il a géré sa série et sa demi-finale pour donner sa pleine mesure en finale, se sentant capable de signer un chrono proche de 1'57''. Mais sa volonté n'a pas suffi, et il s'est montré moins rapide en finale à Rome qu'en séries des Mondiaux (1'58''29).
Champion d'Europe en 2018, vice-champion du monde en 2019, double médaillé en 2020 (argent européen et bronze olympique), Jérémy Desplanches voit donc sa fabuleuse série de podiums prendre fin. Mais il saura rapidement évacuer la déception pour repartir de plus belle dans l'optique de son ultime objectif, les JO de Paris 2024.
(ATS)