Une idée des dirigeants de la FIS
Faut-il s'inspirer de la voile pour éviter l'avalanche d'annulations?

Annulations, annulations, annulations. La Coupe du monde de ski ne décolle pas. S'orientera-t-on à l'avenir vers la voile et assouplira-t-on le calendrier? Un coup d'œil sur l'eau.
Publié: 07.12.2023 à 12:10 heures
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Dernière mise à jour: 07.12.2023 à 12:52 heures
Photo: Getty Images
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Matthias Dubach

La Coupe du monde masculine est toujours au point mort. L'histoire du ski n'a jamais connu un début de saison aussi désastreux avec cinq courses de vitesse annulées. Il n'est donc pas étonnant que l'on réfléchisse désormais à des changements fondamentaux.

Le directeur de course de la Fédération internationale de ski (FIS) s'est exprimé sur ce sujet à Beaver Creek. Après l'annulation de la cinquième épreuve de vitesse, Markus Waldner a admis qu'une course aurait en fait pu avoir lieu jeudi, avec des conditions météorologiques optimales: «En ski, nous devrions prendre exemple sur les navigateurs. Ils naviguent quand le vent est le plus fort».

La fenêtre de vent comme facteur déterminant

Organiser des courses de ski comme des régates de voile? Blick fait le point et explique comment sont organisés les événements en voile en sondant Swiss Sailing Team, l'organisation nationale pour le sport d'élite et la relève. Le responsable des médias Lori Schüpbach détaille: «En voile, tous les participants ont l'habitude de s'occuper du vent. Notons au passage que l'on ne navigue pas quand le vent est le plus fort, mais quand il est le meilleur».

La force idéale du vent est l'élément déterminant pour un départ de régate. Dans certaines compétitions, la direction de course indique déjà précisément dans quelle fenêtre de vent il faut naviguer. Il en résulte que même pour la Coupe de l'America - la régate la plus prestigieuse qui soit - personne ne peut prédire avec précision lorsque les compétitions seront effectivement disputées en septembre/octobre 2024 au large de Barcelone.

Divers jours de réserve sont prévus dès le début afin de disposer d'une marge de manœuvre. Dans la «Formule 1 de la voile», les bateaux sont tellement sophistiqués qu'ils ne fonctionnent pas du tout, sauf dans une petite fenêtre de vent. Même lors des Jeux olympiques, les navigateurs bénéficient d'au moins un jour de réserve malgré un emploi du temps très chargé.

La télévision limite les horaires

Attendre le vent fait partie du quotidien, sur les étendues d'eau. Cette flexibilité sera-t-elle bientôt étendue au ski? Ce serait une révolution, notamment pour la télévision. En effet, en Coupe du monde, les contrats de télévision avec les retransmissions souhaitées le week-end rendent les horaires assez rigides.

Certes, la télévision joue un rôle de plus en plus important dans la voile, notamment dans la spectaculaire série SailGP, où les courses sont mises en scène comme un Grand Prix de voile. Avec une heure de départ fixe en direct à la télévision le samedi à 11 heures.

En voile, l'entraînement est parfois supprimé

Mais nous retrouvons ici d'autres différences avec le ski. En voile, il arrive que l'on prenne le départ sans aucun entraînement si celui-ci a été impossible en raison des conditions météorologiques. Et en voile, il existe également une flexibilité lors des événements eux-mêmes, comme par exemple lors de la pré-régate de l'America's Cup: si huit courses sont prévues avant le match-race final, mais que seules cinq peuvent avoir lieu, les courses manquantes ne sont pas imposées, mais simplement supprimées.

Schüpbach mentionne en outre une autre différence: «En voile, la flotte navigue ensemble». Sur l'eau, il n'y a pas d'avantage ou de désavantage clair selon le numéro de dossard. Si la direction du vent change soudainement, tout le peloton est concerné. La course est soit redémarrée, soit se poursuit dans les nouvelles conditions.

Conclusion: le ski peut apprendre de la voile. Mais pas dans tous les domaines, loin de là.

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