Mélanie Meillard et Camille Rast ont beaucoup en commun. Elles ont presque le même âge, ont appris à skier en Valais et ont été freinées par des blessures dès leur plus jeune âge. Lors de leur première entrée dans le top 30 en slalom, elles avaient même signé le même résultat: une sixième place. Un signe précoce et évident de leur talent. Aujourd’hui, pourtant, les trajectoires ont divergé. Camille Rast a pris une longueur d’avance sur son amie.
La comparaison avec la championne du monde de slalom et troisième du classement de la Coupe du monde la saison dernière est sévère. Peut-être injuste. Et pourtant, elle interpelle. Car le potentiel de Mélanie Meillard est immense. Son toucher de neige est presque unique. Mais les résultats de cet hiver racontent une autre histoire: 22e place, élimination, 17e. Un bilan décevant. Avant le slalom de Courchevel, la Valaisanne d'origine neuchâteloise espère un déclic — à l’image de son frère Loïc, brillant à Val d’Isère avec une victoire en géant et une deuxième place en slalom.
Stéphane Mougin y croit. Pas forcément pour un podium, mais pour un pas en avant. Le chef de course de l’équipementier Rossignol se montre confiant: «Ça vient chez Mélanie. Elle a besoin de temps. Je reste positif. La pente de Courchevel lui convient, elle n’est pas extrêmement raide.»
«Il faut d'abord en passer par là»
Pour l’instant, Mélanie Meillard a mis le géant entre parenthèses: elle n’a plus chaussé les skis les plus longs depuis un an. Mais la préparation en slalom n’a pas non plus été simple. «Elle n’a pas très bien skié», admet Stéphane Mougin, sans en connaître précisément la raison. Le genou gauche, gravement touché par le passé, reste un point sensible. «J’ai le genou d’une septuagénaire», avait un jour résumé la skieuse. Ces dernières semaines, il n’a toutefois pas posé plus de problèmes que d’habitude. La prudence et les échauffements intensifs restent néanmoins indispensables.
Sa deuxième manche à Copper Mountain a redonné un peu d’espoir. Partie 29e, Mélanie Meillard est remontée jusqu’à la 17e place grâce au cinquième meilleur temps de la manche. Elle a même été la plus rapide dans un secteur. Certes, la piste était encore très bonne en raison de son dossard précoce, ce qui l’a peut-être aidée à skier plus libérée. «Malgré tout, il faut d’abord en passer par là», relativise Stéphane Mougin. «Sa performance n’est pas si mauvaise que ça.»
Il y a un an, Mélanie Meillard avait terminé septième à Courchevel. Elle signerait sans hésiter pour un résultat similaire cette année.