Stars du slalom à cran
Un partenariat gênant pour les Mondiaux en Valais

Comment est-ce possible? L'Azerbaïdjan sera le sponsor des Championnats du monde de ski alpin 2027 à Crans-Montana. Voici ce qui se cache derrière cet accord, pourquoi tout le monde n'est pas enthousiaste et ce qu'en pensent les stars du ski suisse.
Publié: 08:22 heures
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Dernière mise à jour: 08:40 heures
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En 2027, les championnats du monde de ski auront lieu à Crans-Montana.
Photo: Getty Images
Ramona Bieri et Marcel W. Perren

Connaissez-vous Gaia Bassani Antivari (46 ans)? Elle n'est sans doute connue que des fans de ski les plus inconditionnels. Cette Italienne d'origine a participé aux Championnats du monde 2009 et aux Jeux olympiques 2010 sous les couleurs de l'Azerbaïdjan. En slalom géant, elle a terminé 51e (Championnats du monde) et 57e (Jeux olympiques).

Jusqu'à présent, l'Azerbaïdjan n'a guère joué qu'un rôle secondaire de ce type dans le ski. Mais cela va changer. En effet, l'État du Caucase devient un acteur central des sports d'hiver: «À partir de la saison 2025/26, l'Azerbaïdjan sera un partenaire premium de tous les championnats du monde organisés par la FIS», a annoncé la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS) début mai. Et ce n'est pas tout. S'y ajoute le rôle de «partenaire titre de la Coupe du monde FIS dans les disciplines bosses, aerials, skicross et snowboardcross et partenaire du combiné nordique».

L'accord est valable jusqu'à la saison 2029/30 et, comme le souligne le président Johan Eliasch (63 ans) sur le site de la FIS, il va bien au-delà d'un contrat de sponsoring ordinaire. «Il apporte une valeur ajoutée à toutes nos disciplines, favorise le développement des sports de neige à tous les niveaux — du loisir au sport de haut niveau — et nous ouvre un nouveau marché de croissance enthousiasmant».

«Pas encore au courant»

L'Azerbaïdjan fête sa première en tant que sponsor d'un championnat du monde de ski alpin en Suisse. Ce sera en 2027 à Crans-Montana. Et c'est loin d'être bien accueilli, surtout par les professionnels du tourisme valaisans. Et que disent les athlètes suisses? Lorsque Blick rend visite aux as du slalom fin mai lors de leur camp d'entraînement au lac de Garde, ils se montrent surpris.

«Je n'avais pas encore remarqué ça», déclare Luca Aerni, dont la commune d'origine est Crans-Montana. Il qualifie le partenariat avec l'Azerbaïdjan de «spécial». Mais il y voit des aspects positifs. «Si peut-être un peu plus d'argent arrive dans le ski, c'est aussi une bonne chose».

Et comment cela est-il perçu par les autres slalomeurs valaisans? Pour Pour Daniel Yule, c'est un sujet un peu délicat. «S'ils font entrer beaucoup d'argent, qu'est-ce qu'on peut dire?» Il ajoute: «S'il y a des entreprises ou des pays qui sont prêts à payer autant d'argent, il faut peut-être changer un peu notre façon de penser et revoir nos attentes un peu à la baisse».

Mais il souligne aussi que cela n'est pas entre ses mains. De plus, Yule ne croit pas encore que le Valais, qui investit tant d'argent dans ce grand événement, ne sera pas également un grand sponsor des joutes mondiales. Quoi qu'il en soit, il est clair pour lui que «l'Azerbaïdjan ne sera jamais un concurrent pour le Valais par une belle journée d'hiver».

L'Azerbaïdjan sur les dossards?

Lorsqu'on lui demande ce qu'il penserait de courir pour des médailles à Crans-Montana avec l'Azerbaïdjan sur son dossard, Ramon Zenhäusern répond de manière très pragmatique: «Oui... L'argent commande». Et il réfléchit s'il connaît l'existence d'un domaine skiable en Azerbaïdjan avant de terminer sur une pirouette: «Peut-être qu'il y aura un jour une course dans le désert».

Même si l'Azerbaïdjan ne vient pas forcément à l'esprit quand on parle de sports d'hiver, le pays compte plusieurs stations de ski d'altitude. Par exemple le Shahdag Mountain Resort - dont les pistes répondent aux exigences de la FIS et offrent une infrastructure moderne pour les compétitions internationales.

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