Marco Odermatt est presque toujours pronostiqué comme vainqueur avant une course de vitesse. Mais avant le tout premier super-G de la saison à Copper Mountain (Etats-Unis), jeudi, les choses ont été un peu différentes. Quelques heures avant le départ, iplus d'experts qui parient sur Vincent Kriechmayr ou Franjo von Allmen que sur le quadruple vainqueur du classement général de la Coupe du monde. Pourquoi un tel sacrilège? C'est très simple: lors de l'entraînement de mercredi, Marco Odermatt s'est présenté diminué par un rhume. Mais le sportif de 28 ans prend ensuite les mesures qui s'imposent.
«J'ai pris beaucoup de vitamine C et de zinc et j'ai fait des inhalations permanentes pour que les voies respiratoires soient à nouveau correctement dégagées. Après cette thérapie, je me sentais déjà beaucoup mieux mercredi soir». Avant le départ, Marco Odermatt prépare un plan spécial. «Comme je ne me sentais pas encore à 100% après ce rhume, j'ai décidé de franchir la ligne d'arrivée très proprement, avec une courbe très ronde».
Marco Odermatt gagne la course, l'Autriche le classement par équipe
Le champion du monde en titre de super-G met en œuvre cette feuille de route presque à la perfection. Au dernier temps intermédiaire, le Nidwaldien compte certes quelques centièmes de retard sur Vincent Kriechmayr, mais il rattrape l'Autrichien grâce à un finish impeccable. A l'arrivée, il peut célébrer sa 47e victoire en Coupe du monde!
«J'ai vraiment réussi une très bonne course, la conduite propre et ample était exactement ce qu'il fallait faire dans ces conditions. Si tu skies trop directement sur cette neige particulière, tu perds trop de vitesse», a analysé Marco Odermatt, qui a sauvé la Suisse du ski d'une razzia autrichienne dans le Colorado.
Derrière Marco Odermatt, Vincent Kriechmayr, Raphael Haaser et Stefan Babansky, trois skieurs autrichiens occupent les rangs deux à quatre. Avec Lukas Feurstein, un autre Autrichien se classe sixième juste devant le deuxième meilleur Suisse Stefan Rogentin. Le champion du monde de descente Franjo von Allmen doit se contenter de la neuvième place. «Je suis presque sûr que les réglages de Franjo étaient trop agressifs pour cette neige sèche», estime Hans Knauss, légende du ski autrichien.
Ce qui se cache derrière la résurrection de l'Autriche
Hans Knauss se réjouit logiquement énormément de la forte performance de l'équipe de vitesse autrichienne, qui n'avait que rarement été à la hauteur l'année dernière par rapport à l'équipe de Swiss Ski. «Pour la première fois depuis de nombreuses années, j'ai le sentiment que l'Autriche est sur la bonne voie», se réjouit le vainqueur de Kitzbühel en 1999.
Hans Knauss met également ce redressement en relation avec Andy Evers, l'ancien entraîneur de Hermann Maier (1999 à 2009) et de Swiss-Ski (2017 à 2019). Hans Evers est revenu s'occuper de l'Autriche après la saison dernière en tant que chef de la vitesse. «Le prédécesseur d'Andy Evers, Sepp Brunner, est également un entraîneur de haut niveau. Mais il était important que les garçons reçoivent une nouvelle impulsion. Et c'est manifestement ce qu'apporte Andy Evers.»
Hans Knauss voit encore autre chose: «L'interaction entre le secrétaire général de la Fédération autrichienne Christian Scherer et le chef alpin Christian Mitter et son entraîneur fonctionne désormais de manière beaucoup plus fine». Le classement par nations le confirme actuellement. Les Autrichiens sont actuellement en tête avec 628 points, les Suisses occupent la quatrième place derrière la France et la Norvège avec 417 points. Marco Odermatt, qui a tout raflé en deux courses, a obtenu près de la moitié des points suisses: 200!