Prendra-t-elle sa retraite ou non? Depuis des semaines, cette question fait forcément beaucoup causer autour de Lara Gut-Behrami. La Tessinoise était proche de faire ses adieux au cirque blanc lorsqu’elle s’est gravement blessée. Si son futur est incertain, celui de Joana Hählen l’est tout autant, même si, contrairement à sa compatriote, elle est en pleine santé. «Je ne sais pas si je vais encore courir une ou deux saisons», explique-t-elle.
Joana Hählen a déjà pris le départ 34 fois à St-Moritz: en courses FIS, aux championnats suisses, en Coupe d’Europe, en Coupe du monde et lors des Mondiaux 2017. Les départs 35 à 37, prévus dès jeudi, pourraient être les derniers sur la Corviglia. «Je prendrai ma décision au printemps. D’ici là, tout reste ouvert», dit-elle.
Son choix dépendra de sa saison: sa santé, ses résultats, sa motivation. Les Mondiaux 2027 à domicile pourraient peser dans la balance. Ils auront lieu sur sa piste préférée, à Crans-Montana, là où elle avait décroché le bronze aux Mondiaux juniors il y a 14 ans.
«Pour l’instant, je pense seulement au début de l'exercice en cours. Et surtout aux Jeux olympiques. Pour moi, c'est évidemment un objectif énorme. J’ai participé à Pyeongchang et à Pékin, et maintenant je veux absolument aller à Cortina. C’est un endroit magnifique, l’ambiance sera meilleure et le super-G me convient très bien.»
«Kitsch et magnifique»
Sa vie privée est-elle bien plus claire? «Oui, sourit Joana Hählen. Mon compagnon Lorenz et moi nous sommes fiancés en août. Cela fait bientôt neuf ans que nous sommes ensemble, nous avons tout traversé. On a toujours su qu’on voulait vieillir ensemble. Mais ces fiançailles nous ont rapprochés d’une manière particulière. C'est très beau.»
Et la demande? «Kitsch et magnifique, grâce au décor.» Le matin, elle skiait à Zermatt. L’après-midi, elle et Lorenz ont fait du stand-up paddle jusqu’au delta de la Kander. Grillades, baignade dans le lac de Thoune, une journée parfaite. «Nous étions assis sur la rive à regarder le coucher de soleil. Puis Lorenz m’a demandé de me lever. Il s’est mis à genoux, m’a demandé ma main, et m’a passé la bague.» Sur le chemin du retour, la pleine lune se levait au-dessus de l’Eiger.
Avec Lindsey Vonn sur la piste
Lorenz, ingénieur en mécanique et menuisier amateur, avait construit il y a des années une rampe de départ en bois dans le jardin de ses parents, à Lenk. Hählen y travaillait ses départs. La structure existe toujours. Juste à côté se trouve un jardin d’enfants. De quoi faire une transition toute naturelle. En veulent-ils? «C’est notre rêve, mais on verra bien.»
Pour l’heure, Joana Hählen se concentre pleinement sur St-Moritz. Elle s’y est entraînée durant trois jours avec l’équipe américaine menée par Lindsey Vonn (41 ans). «Après le camp de Copper Mountain, où nous avons presque dû renoncer au travail de vitesse faute de neige, c’était idéal. Maintenant, j’ai vraiment hâte que la saison commence.»