Polémique en Coupe du monde de ski de fond! Lors de la réunion des capitaines d'équipe après la deuxième étape à Dobbiaco, un point a fait l'objet de vives discussions et même très fortement agacé l'équipe suisse.
La raison: pour pouvoir continuer à courir dans le Tour, les athlètes ne devaient pas perdre plus de 15% par rapport au temps du vainqueur du jour lors de la course sur 10 km en classique. Jusqu'ici, tout va bien. Les meilleurs sprinters suisses Valerio Grond (cinquième au départ), Janik Riebli et les autres se sont lancés dans la course avec cette consigne en tête. Ils ont souffert, mais sont parvenus à franchir la ligne d'arrivée si rapidement que leurs temps étaient suffisants pour qu'ils puissent participer au deuxième Tour-Sprint, mercredi à Davos. Toutefois, certains coureurs, dont la star française du sprint Lucas Chanavat, n'ont pas atteint la limite.
En d'autres termes, le vainqueur de l'étape de départ aurait été éliminé du Tour. Le jury a alors décidé d'annuler la limite de 15% - et de permettre à Chanavat et ses coéquipiers de continuer le Tour.
Cela signifie à l'inverse que les coureurs suisses, et d'autres aussi, se sont démenés pour rien. Lars Brönnimann, chef du ski de fond chez Swiss-Ski, déclare dans une interview télévisée à la SRF: «Pour nous, cette décision est incompréhensible. Que l'on change les règles alors que la compétition est en cours est très, très difficile à comprendre».
Il explique que l'équipe a d'abord été «soulagée» d'avoir réussi à faire passer les meilleurs sprinters dans le temps. La décision du jury a ensuite été très surprenante: «Nos athlètes ne comprennent pas qu'ils aient tout donné pour passer le cut - et que cela n'était finalement pas nécessaire».
«Un argument que l'on ne peut pas accepter»
Adriano Iseppi, expert de la SRF, critique également la décision du jury: «Il ne s'agit pas ici de Chanavat, qui est un athlète très sympathique. Mais plutôt du fait que l'on change des règles pendant une compétition alors qu'elles auraient pu être repensées dès l'été». En mal d'explications, les organisateurs auraient mis en avant le fait que les femmes avaient une marge de 18%, que c'était une course difficile sur 10 km en classique et que Chanavat était malade avant la course.
Iseppi ne comprend pas ces trois points: «On aurait eu suffisamment de temps pour revoir les comptes et ajuster le pourcentage. Et la course était certes difficile, mais pas trop. Certains coureurs avec un numéro de dossard élevé sont montés sur le podium malgré la neige. C'était juste pour tout le monde. C'est donc aussi un argument que l'on ne peut pas vraiment valider. Tout comme le dernier argument selon lequel Chanavat était malade - car cela vaut aussi pour les autres. On a tenté ici de se justifier avec tous les arguments possibles et imaginales. C'est très malheureux».
Le fait que Chanavat puisse maintenant à nouveau se battre pour la victoire au sprint à Davos est vu avec fair-play par l'équipe suisse, malgré la colère, comme le dit Brönnimann: «Nous regardons vers l'avant et allons à nouveau donner le meilleur de nous-mêmes». En d'autres termes, les Suisses veulent donner leur réponse sur la piste de ski de fond.