Retraite ou opération
Le descendeur Yannick Chabloz face à une décision qui va changer sa vie

Le talentueux descendeur Yannick Chabloz devra prendre la décision la plus difficile de sa vie dans les prochaines semaines. Le Nidwaldo-Vaudois va-t-il subir une intervention chirurgicale?
Publié: 15.02.2024 à 07:37 heures
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Yannick Chabloz vit dans le canton de Nidwald, non loin de Marco Odermatt.
Photo: Sven Thomann
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Marcel W. Perren

Yannick Chabloz fait sans aucun doute partie des plus grands talents de la descente au monde. Cet hiver, ce Nidwaldo-Vaudois ne s'élancera pas sur les pistes de la Coupe du monde. Au lieu de cela, il enseigne les virages aux débutants en tant que moniteur de ski à temps partiel à l'école de ski de Château-d'Oex.

Comment en est-il arrivé là? Prenons les choses dans l'ordre. En décembre 2021, le frère aîné du champion du monde de freeride Maxime Chabloz se classe dans le top 13 à Val Gardena lors de sa deuxième participation à une épreuve de Coupe du monde. Sept semaines plus tard, l'étoile filante fait une première chute violente aux Jeux olympiques de Pékin: il se fracture l'omoplate, le poignet, le métacarpe et un doigt lors d'un crash en combiné.

Yannick Chabloz a besoin de six mois pour se remettre complètement de son voyage en Chine. Le 26 décembre 2022, il est déjà de nouveau dans la luge de sauvetage: lors du deuxième entraînement sur le Stelvio de Bormio, une piste violente, il est victime d'une fracture de l'apophyse épineuse et de fractures par compression dans la partie supérieure de la colonne vertébrale thoracique.

Violent revers en novembre

Après ces deux mauvaises chutes, le Nidwaldo-Vaudois est freiné par son subconscient lors de l'entraînement sur glacier l'été dernier. Mais le plus gros problème se fait sentir en novembre, lors du camp de préparation à Panorama, au Canada. Après quelques jours d'entraînement, le spécialiste de la vitesse, qui habite à Beckenried (NW) non loin de Marco Odermatt, doit prendre le chemin du retour en raison de graves problèmes de dos.

Et ce problème n'a toujours pas été résolu par Yannick Chabloz. «Je peux certes pratiquer un sport de loisir sans douleurs. Mais lorsqu'en janvier, j'ai voulu à nouveau repousser mes limites avec les skis de géant, j'ai eu vraiment mal au dos.» C'est pourquoi Chabloz n'a pas reçu une seule convocation à une compétition cet hiver. Son entraîneur Vitus Lüönd déclare: «Yannick doit redevenir comme avant. Tant qu'il ne peut pas skier complètement sans douleur, les engagements sur des pistes de Coupe du monde sélectives sont totalement inutiles pour lui.»

Le dilemme médical

Pour se changer les idées, Vitus Lüönd a recommandé à son protégé de faire un travail de transition en tant que moniteur de ski. Yannick Chabloz exerce également cette activité avec une grande passion.

Son humeur s'assombrit toutefois lorsqu'il se renseigne auprès de spécialistes sur la manière dont il pourrait maîtriser son problème de dos. «J'ai demandé plusieurs avis au cours des dernières semaines. Un médecin pense que je ne peux poursuivre ma carrière de skieur qu'en raidissant deux vertèbres dorsales.»

Mais Yannick Chabloz n'est pas sûr de vouloir subir une intervention aussi radicale pour sauver sa carrière sportive: «D'un côté, je ne peux pas m'imaginer une vie plus belle que celle d'un skieur de compétition. D'un autre côté, personne ne peut me garantir que je ne serai pas encore plus limité après le raidissement des vertèbres. Et comme la vie après le ski dure normalement beaucoup plus longtemps qu'une carrière en Coupe du monde, je ne suis vraiment pas sûr de vouloir prendre le risque d'une telle intervention.»

Yannick Chabloz devra avoir une réponse à cette question difficile d'ici fin mars. D'ici là, son entraîneur et son équipementier veulent savoir clairement s'ils peuvent planifier l'avenir avec ou sans Yannick Chabloz.

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