Six mois après son coup d'éclat en slalom à Saalbach (Autriche), le titre de championne du monde paraît encore irréel pour Camille Rast. «J’ai complètement déconnecté après l’hiver. Ce n’est que ces derniers jours que j’ai revu rapidement la rediffusion du slalom des Mondiaux. J’avais besoin de me rappeler comment on skie», sourit la Valaisanne de 26 ans.
Son humeur rayonne autant que le soleil qui brille ce vendredi au Stade du Littoral, au bord du lac de Neuchâtel. Le thermomètre indique 23 degrés, de quoi donner du courage. «Ça aide quand il faut se faire mal», glisse-t-elle. Car son préparateur physique, Florian Lorimier, n’épargne ni la reine du slalom ni Malorie Blanc (21 ans), grand espoir suisse de la vitesse. Sprints, rotations, sauts: le menu est corsé.
Difficile pourtant d’imaginer que Camille Rast traîne encore une blessure. «J’ai parfois des douleurs. Pas maintenant, mais elles reviennent par moments, explique-t-elle. À la hanche gauche.»
«Alors je dois doser»
Le 23 février, une semaine après son sacre mondial, elle avait lourdement chuté sur la neige béton de Sestrières, tout près de l’arrivée. Pas de fracture ni de ligament touché. «Mais une partie du corps est restée coincée tandis que l’autre glissait. Il y a eu un frottement entre deux groupes musculaires, très douloureux, détaille Florian Lorimier. On a dû ponctionner la zone à deux reprises, car le corps n’arrivait pas à résorber le liquide.»
Rien de grave, mais pas idéal non plus. «Ce genre de problème peut durer un à deux ans, précise le coach. Dans le cas de Camille, ça devrait se régler plus vite. On est sur la bonne voie.» La skieuse confirme: «Je peux refaire tous les exercices que je veux. Parfois, je dois simplement lever le pied quand la douleur revient.»
Cap sur Ushuaia
Dès le 3 septembre, Camille Rast s’envolera pour trois semaines de préparation à Ushuaia (Argentine), avant de songer au coup d’envoi de la Coupe du monde fin octobre. Se réjouit-elle déjà de Sölden? Elle sourit: «Sölden arrive toujours trop tôt… comme chaque année.»