Selon la Fédération internationale de ski (FIS), Marco Odermatt a déjà encaissé plus de 3,5 millions de francs de prize-money au cours de sa carrière. À cela s’ajoutent les montants versés par ses nombreux sponsors et partenaires publicitaires, au premier rang desquels figurent Red Bull et Stöckli. Ces chiffres ne sont pas rendus publics, mais ils sont manifestement conséquents.
Et pourtant, celui qui règne depuis plusieurs saisons sur la Coupe du monde pourrait gagner encore bien davantage. Son manager Michael Schiendorfer le confirme dans les colonnes de CH Media: «Marco renonce à beaucoup d’argent.» Il reçoit presque chaque jour des sollicitations pour des apparitions rémunérées, qu’il décline systématiquement. «Chaque année, il laisse de côté un montant à six chiffres qu’il pourrait aisément encaisser.»
«Il serait moins performant»
Pour illustrer ses propos, Michael Schiendorfer cite un exemple frappant: Marco Odermatt aurait pu toucher 150'000 francs pour deux jours de ski avec un multimillionnaire kazakh. Mais l’offre a été immédiatement écartée. «C’est quelque chose que j’apprécie profondément chez lui, explique son manager. Nous avons tout de suite été d’accord: nous ne voulons pas entrer dans ce genre de logique. Si Marco se dispersait dans de tels engagements, il serait moins performant.»
Le Nidwaldien planifie tout de manière méticuleuse. Il regroupe soigneusement ses obligations, qu’il s’agisse de rendez-vous avec ses sponsors ou d’apparitions publiques. «Il y arrive, là où d’autres échouent. Certains athlètes deviennent nerveux à l’idée de se montrer en public; Marco, lui, peut enchaîner cinq apparitions en une seule journée.» Cette efficacité s’explique par une qualité essentielle: «Il ne remet jamais une tâche à plus tard. Il veut que les choses soient faites.»
L’entourage, une clé essentielle
Autre facteur déterminant: l’environnement qui entoure le champion. «Autour de lui, il y a énormément de gens qui partagent la même philosophie: la santé passe avant l’argent», souligne encore Schiendorfer. Dans cet état d’esprit, refuser l’offre kazakhe a été une évidence.
Car chez Marco Odermatt, tout tourne autour de l’entraînement. C’est cette rigueur qui a forgé son palmarès: 46 victoires en Coupe du monde et quatre Globes de cristal au classement général. «Certains athlètes ont pris leur retraite à l’âge qu’a Marco aujourd’hui, parce qu’ils étaient épuisés ou qu’ils avaient d’autres priorités dans la vie.»
À cette exigence s’ajoute une force mentale impressionnante. En criant «Still here!» à Sölden, le quadruple vainqueur du classement général a rappelé à tous qu’il n’en avait pas fini. «Aujourd’hui, il sait encore plus précisément ce qu’il veut, ce dont il a besoin et ce qui lui est bénéfique, conclut son manager. Et ce n’est certainement pas l’argent du Kazakhstan.»