De nombreuses blessures
Faut-il craindre un hiver morose pour les skieuses suisses?

À Sölden le week-end dernier, les Suissesses ont fait pâle figure. 12e, Camille Rast était la mieux classée, alors que Lara Gut-Behrami n'a pas pris le départ. Les nombreuses blessures à guérir ne rendront pas la saison facile.
Publié: 31.10.2024 à 10:08 heures
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Dernière mise à jour: 31.10.2024 à 10:33 heures
Le directeur du ski alpin suisse Hans Flatscher sait que l'hiver pourrait être compliqué chez les femmes.
Photo: keystone-sda.ch
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Mathias Germann

Les performances des Suissesses le week-end dernier à Sölden laissent songeur. Camille Rast était la meilleure représentante helvétique lors du slalom géant avec une 12e place à la clé. Derrière, on pouvait retrouver Michelle Gisin (22e), Wendy Holdener (25e) et Simone Wild (28e). Au total, cela fait donc 40 points pour l'équipe suisse. Une récolte dérisoire qui ne s'était plus produite depuis 13 slaloms géants.

Dès la première manche, Jasmina Suter (35e), Mélanie Meillard (45e), Stefanie Grob (48e), Andrea Ellenberger (50e) et Janine Schmitt (53e) ont perdu plus de quatre secondes. Mais c'est surtout l'absence de Lara Gut-Behrami qui aura marqué la course, puisqu'elle a renoncé à prendre le départ, par manque de confiance en son corps après trois semaines sans entraînement de ski.

Les points que la Tessinoise inscrit habituellement avec une précision presque chirurgicale font donc cruellement défaut. Et il n'est pas nécessaire d'être devin pour le constater: si la skieuse de 33 ans devait manquer d'autres courses cette saison, l'hiver risque d'être bien morose pour le ski suisse féminin. Rappelons que, la saison dernière, la championne avait récolté à elle seule 37% des points.

Lara Gut-Behrami fera-t-elle donc du temps partiel cet hiver? Le président de Swiss-Ski, Urs Lehmann, pourrait accepter qu'elle se concentre sur les Championnats du monde de Saalbach. «A ce stade de sa carrière, seuls les titres comptent», affirme-t-il. La skieuse de 33 ans a par ailleurs souligné qu'elle n'était pas prête à mettre sa santé en danger. «Il y a dix ans, j'aurais encore pris le départ. Mais maintenant, le risque est trop grand pour moi», a déclaré Lara Gut-Behrami à Sölden.

Beaucoup reviennent, mais ont besoin de temps

Le directeur alpin de Swiss-Ski est catégorique au sujet de l'incertitude qui règne chez les femmes: «Nous devons veiller à ce que les athlètes qui se sont récemment blessées reviennent peu à peu vers l'élite», indique-t-il.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y en a beaucoup, peut-être trop. Wendy Holdener a fait son retour après s'être remise d'une opération de la cheville. Cinq autres athlètes doivent encore le faire: Corinne Suter, Joana Hählen, Jasmine Flury, Aline Danioth et Nicole Good.

Corinne Suter est sur les skis depuis un certain temps déjà après sa déchirure des ligaments croisés et sa blessure au ménisque, mais elle se montre prudente après sa première blessure grave. Elle espère pouvoir s'envoler fin novembre pour un camp d'entraînement à Copper Mountain (USA). La première descente de l'hiver aura lieu le 14 décembre à Beaver Creek.

De son côté, Jasmine Flury doit continuer à faire preuve de patience après sa blessure au cartilage. «Je me laisse le temps dont mon corps a besoin», explique-t-elle. Il est même possible qu'elle fasse l'impasse sur toute la saison. 

Une victoire en Coupe des Nations très incertaine

Pendant ce temps, l'as du slalom Aline Danioth s'est parfaitement remise de sa quatrième déchirure des ligaments croisés (avec opération). L'Uranaise a enfin participé à une compétition FIS en Argentine après 557 sans courses. «Je n'ai jamais été aussi fière de moi», s'est-elle félicité.

Malheureusement, Nicole Good a quant à elle a lourdement chuté sur la tête lors des championnats suisses à Davos, sans séquelle toutefois. 

La Suisse a remporté la Coupe des Nations deux fois de suite et quatre fois au cours des cinq dernières saisons. Malgré la victoire de Lara Gut-Behrami au classement général de la Coupe du monde la saison dernière, il manquait aux Suissesses plus de 300 points sur les Autrichiennes.

Pourront-elles renverser la vapeur cette fois-ci? Il faut bien avouer qu'on a déjà vu de meilleures conditions pour un hiver de haut niveau.

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