Les femmes à Saint-Moritz, les hommes à Val d'Isère! Le week-end a été riche en émotions, mais aussi en grandes et petites histoires. Les voici, comme chaque lundi.
Daria Zurlinden est probablement la première skieuse de Niederbipp en Coupe du monde. «Il faut que j'actualise d'urgence le texte de mon site Internet», explique la skieuse de 21 ans après le super-G de dimanche. On y lit: «Mon objectif à long terme est de participer un jour à une course de Coupe du monde». Tout peut parfois aller aussi vite. Bien que la skieuse des plaines bernoises n'ait jamais terminé dans le top 20 en Coupe d'Europe, elle a reçu une convocation de dernière minute en étant convoquée pour le dimanche. «En fait, je voulais acheter des cadeaux de Noël. Mais bien sûr, j'ai préféré de loin venir ici». Ayant grandi dans une ferme, Daria Zurlinden a longtemps fait de l'athlétisme. «Aujourd'hui encore, je fais du javelot de temps en temps, comme hobby. C'est un plaisir». Elle se classe 45e à 3,64 secondes de la première place.
Alina Willi (19 ans) a elle aussi fait ses débuts en Coupe du monde ce dimanche. Championne suisse junior de super-G en 2024, la skieuse originaire de Mels (Saint-Gall) s’est classée 42e à 3’’44 et raconte avec des étoiles dans les yeux: «Le matin, j’ai croisé Mikaela Shiffrin au téléski. Pouvoir skier dans la même course qu’elle, c’est un rêve d’enfant. Lindsey Vonn est là aussi. Mais j’aurais aimé que Lara Gut-Behrami soit présente — je l’ai toujours admirée.»
La courageuse spécialiste de la vitesse rayonne. Et se projette déjà: «J’espère que d’autres occasions suivront bientôt.» Cette semaine, elle sera au départ des courses de Coupe d’Europe à Saint-Moritz. Un circuit qu’elle a déjà eu l’occasion de découvrir… par la grande porte, en Coupe du monde.
Loïc Meillard et Marc Rochat partagent régulièrement la même chambre sur le circuit. Sportivement, en revanche, un monde les sépare actuellement. Tandis que Loïc Meillard s’impose en géant à Val-d’Isère et termine deuxième du slalom, Marc Rochat a manqué pour la troisième fois consécutive la qualification pour la seconde manche lors du troisième slalom de Coupe du monde de cet hiver olympique.
Les statistiques de Val-d’Isère sont même encore plus sévères que son bilan intermédiaire de la saison. Médaillé de bronze du combiné par équipe aux Championnats du monde, le Vaudois s’est élancé dimanche pour la neuvième fois de sa carrière sur le slalom de Coupe du monde disputé sur la Face de Bellevarde. Et pour la neuvième fois, il a été éliminé sur ce tracé olympique particulièrement exigeant des Jeux de 1992.
Même si les Suisses ont signé, grâce à Loïc Meillard, Luca Aerni et Marco Odermatt, leur 17e triplé en 58 ans d’histoire de la Coupe du monde de géant sur la Face de Bellevarde, l'entraîneur en chef Tom Stauffer n’est pas totalement rassuré dans ce secteur. L’évolution du Grison Fadri Janutin, encore considéré il y a trois ans comme l’un des plus grands talents de Swiss-Ski, invite à la réflexion.
En décembre 2022, ce couvreur de métier originaire de Landquart s’était classé 17e à Val-d’Isère pour son deuxième géant en Coupe du monde. En mars 2024, Janutin avait franchi un cap en se classant pour la première fois dans le top 15 au plus haut niveau, avec une 14e place lors du géant d’Aspen. Depuis, la dynamique s’est enrayée pour le skieur de la marque Fischer. Lors de ses dix derniers départs en Coupe du monde, il n’a atteint la seconde manche qu’à deux reprises.
Les performances de son compatriote grison Livio Simonet suscitent elles aussi des interrogations. Lui aussi avait intégré le top 15 en 2024 (14e à Palisades Tahoe). Mais depuis Sölden 2024, le skieur de 27 ans n’a plus jamais marqué le moindre point en Coupe du monde.
Contrairement à l’ex-vice-champion du monde junior Fadri Janutin, Matthias Iten n’a jamais été présenté comme un talent de tout premier plan. Le Zougois a en outre été freiné durant des années par des douleurs dorsales. Mais quatre mois après avoir fêté ses 26 ans, le spécialiste du slalom a frappé un grand coup en se classant dixième à Val-d’Isère.
Qualifié de justesse en 30e position après la première manche avec le dossard 61, Iten a signé le troisième meilleur temps de la finale en s’élançant avec le numéro 1. «Pour moi, ce résultat n’est pas une surprise, car Iten réalisait déjà régulièrement les meilleurs temps lors des entraînements internes de l’équipe en novembre», souligne l’ancien slalomeur Didier Plaschy, double vainqueur en Coupe du monde.
Difficile à croire : quelques minutes seulement après sa violente sortie de piste lors du dernier entraînement de jeudi, Michelle Gisin, blessée et allongée dans les filets de sécurité, plaisantait déjà, selon des témoins. Même dans ces instants éprouvants, la skieuse d’Engelberg laissait transparaître une remarquable positivité.
Lors du premier examen à la clinique Gut, son frère Marc Gisin était à ses côtés. Et les premières nouvelles concernant sa blessure aux vertèbres cervicales lui ont véritablement réchauffé le cœur. «Elle a eu énormément de chance», confie-t-il. La double championne olympique aurait même frôlé la paralysie. «Nous sommes très soulagés que Michelle n’ait pas à craindre de séquelles permanentes.»
Reste que, le lendemain, l’équipe suisse — déjà privée de Lara Gut-Behrami et de Corinne Suter — n’est pas parvenue à compenser ces absences majeures. Les Suissesses n’ont récolté que 44 points au total, un chiffre historiquement bas: jamais, au cours des huit dernières années, elles n’avaient fait aussi peu lors d’une descente.
La fille de Belinda Bencic, Stella, n'a pas encore deux ans. Mais la championne olympique de tennis de 2021 ne serait apparemment pas contre le fait qu'elle dévale bientôt les pistes. «Je suis toujours le ski, j'y prends un plaisir fou - surtout quand les Suissesses réalisent de superbes performances», a déclaré la jeune femme de 28 ans dans l'aire d'arrivée. Et si un jour, Stella préférait miser sur le ski plutôt que sur le tennis? «Je ne suis pas une experte, je ne pourrais pas l'aider. Mais si c'est ce qu'elle veut, ce serait évidemment super», répond Belinda Bencic.
Quatrième, quatrième, quatrième, quatrième, quatrième, quatrième, quatrième, quatrième, quatrième, quatrième et encore quatrième. Vous avez compé? Les États-Unis ont occupé onze fois de suite cette place maudite dans le classement des nations féminines. Durant cette période, les Américaines ont été précédées par la Suisse, l'Autriche et l'Italie. Mais aujourd'hui, les Etats-Unis s'apprêtent enfin à mettre un terme à leur abonnement à la quatrième place. Grâce notamment aux deux superstars Lindsey Vonn et Mikaela Shiffrin, elles devancent l'Autriche de 69 points et la Suisse de 540 points au classement. Les hommes ne peuvent pas rivaliser: ils occupent la 7e place.
Tout comme la superstar Marco Odermatt, Magdalena Egger est six fois championne du monde junior. Le chemin vers l'élite est visiblement plus long pour elle, mais un déclic s'est produit ce week-end à Saint-Moritz. Les rangs 2, 7 et 15 sont pour elle une délivrance. Pourtant, lors du super-G, son airbag s'est déclenché peu après le départ! «J'ai entendu un grand bruit. Ensuite, c'était comme si je skiais avec un gilet de sauvetage», explique Magdalena Egger. Son explication? «J'ai probablement eu une rotation dans le haut du corps. Mais les techniciens vont regarder cela de près».
L'Autrichien Marco Schwarz a été exactement quatre dixièmes plus rapide que Matthias Iten lors du slalom sur la Face de Bellevarde. Mais pour le champion du monde de combiné, les conditions sur la piste molle n'étaient pas dignes d'une Coupe du monde. «Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas mis un peu plus d'eau sur la piste. On aurait dit une piste ouverte au public, il n'y avait aucune différence», a-t-il déclaré à la télévision de son pays après sa performance décevante en géant (18e place).
Samedi, le Norvégien Henrik Kristoffersen était lui aussi visiblement en colère lorsqu'il a visionné la première manche du géant tracée par l'entraîneur suisse Helmut Krug - le tracé était trop rapide à ses yeux. L'ironie de cette histoire: Henrik Kristoffersen a réalisé le deuxième meilleur temps lors de cette manche, mais il a chuté à la onzième place lors de la deuxième manche, tracée par l'entraîneur allemand Mickael Pilarski. Le cador du Nord a cependant enregistré sa 98e place sur le podium en Coupe du monde en se classant troisième du slalom. Un bon week-end malgré tout.
Le fait que Timon Haugan ait empêché Loïc Meillard de signer un doublé à Val d'Isère équivaut à un petit miracle. Jusqu'à une heure avant le départ de la course, il n'était pas certain que nle Norvégien puisse prendre le départ - le skieur de 28 ans ne pouvait pas se pencher en raison de violentes douleurs dorsales. Il a finalement serré les dents, et son sacrifice a été récompensé par une cinquième victoire en Coupe du monde.