Les dessous du week-end de ski
Des cochons dans l'hôtel, des larmes punies d'une amende et des cris bizarres

La Coupe du monde de ski a débuté! Voici toutes les anecdotes, grandes et petites, de ce week-end inaugural à Sölden.
Publié: 28.10.2024 à 12:52 heures
|
Dernière mise à jour: 29.10.2024 à 08:58 heures
RMS_Portrait_AUTOR_485.JPG
RMS_Portrait_AUTOR_1182.JPG
Mathias Germann et Marcel W. Perren

Que s'est-il passé ce week-end à Sölden? Blick vous dit tout! 

Le chaos émotionnel avec Lara Gut-Behrami

L'histoire ne dit pas si Lara Gut-Behrami aime les montagnes russes. C'est pourtant sur l'une d'entre elles qu'elle se trouve à Sölden, du moins sur le plan émotionnel. Lors de la conférence de presse de jeudi, elle a révélé qu'elle était malade - pas un peu, mais beaucoup («Je n'ai pas pu manger pendant quatre jours»). Elle a ainsi perdu des muscles dans la jambe («presque tous»), son genou lui a en outre posé problème. La conséquence? Trois semaines sans entraînement. Vendredi, elle révèle que Sölden est sa course préférée. Elle confirme ensuite que l'inscription Ragusa ne figurera plus sur son casque, ses casquettes et ses bandeaux - après 12 ans de collaboration. Puis elle fait capoter un accord éclair avec Jakob Falkner, le patron du comité d'organisation de Sölden, qui lui proposait de sponsoriser son casque pour le slalom géant. Et le samedi, elle annonce en larmes qu'elle ne participera pas à la course - la confiance n'est pas là. Beaucoup d'agitation - trop d'agitation? Elle va essayer de trouver le calme et de travailler sa condition physique pour reconstruire les muscles disparus.

Un Autrichien sanctionné pour avoir pleuré

De nombreuses larmes ont coulé à Sölden. Lara Gut-Behrami a pleuré après avoir annoncé à la SRF qu'elle renonçait à prendre le départ. Lucas Braathen l'a imitée à grand renfort médiatique avant et après son retour à la compétition. Un comportement qui est sanctionné au sein de l'équipe autrichienne! «Il y a quelques années, nous avons établi un catalogue de sanctions au sein de l'équipe, qui comprend également le fait de verser des larmes devant la caméra. Si l'un d'entre nous se met à pleurer lors d'une interview sans que personne ne soit mort, il sera puni d'une amende de 50 euros, tout comme s'il arrive en retard à l'entraînement ou à la réunion d'équipe», révèle Sepp Brunner, chef de la vitesse chez les Autrichiens!

Sepp Brunner révèle que si un Autrichien pleure lors d'une interview, il reçoit une amende.
Photo: Sven Thomann

Les petits cochons portent chance

Federica Brignone a fêté son 34e anniversaire en juillet et succède ainsi à Elisabeth Görgl en tant que gagnante la plus âgée sur le circuit de la Coupe du monde. L'Autrichienne avait 33 ans et 304 jours lors de son dernier succès en 2014. Comment en est-on arrivé là? Grâce à une brillante deuxième manche. Mais peut-être que des petits cochons ont aussi porté chance à Federica Brignone. Lors de sa conférence de presse vendredi à l'hôtel familial Sunny de Sölden, des petits porcelets se promenaient en effet dans le lobby! Un espace intérieur a été spécialement construit pour les animaux. «Mais sur la piste, je suis une tigresse», déclare l'Italienne.

Une tigresse sur la piste, mais des porcelets dans l'hôtel pour Federica Brignone.
Photo: keystone-sda.ch

Henrik Kristoffersen agacé malgré le podium 100% norvégien

Les Vikings écrivent une histoire magnifique à Sölden! Grâce à Alexander Steen-Olsen, Henrik Kristoffersen et Atle Lie McGrath, les Norvégiens fêtent leur tout premier triplé en slalom géant de Coupe du monde. Mais même en ce jour historique, la joie n'est pas sans nuages chez les Scandinaves. Atle Lie McGrath a piqué une crise de colère devant la caméra de la télévision, après avoir été battu par Henrik Kristoffersen pour un centième de seconde. Le vainqueur lui-même a réagi avec agacement, car il était sans cesse interrogé, notamment par les journalistes, sur les retours de son ancien compatriote Lucas Braathen (4e) et de Marcel Hirscher (23e). «Pour être honnête, je me fiche de ces comebacks. Pour le ski en général, c'est peut-être une bonne chose, mais je ne m'en occupe vraiment pas. Je m'occupe de mon ski, je ne peux pas influencer tout le reste», grogne le skieur solitaire de la région d'Oslo.

Les Norvégiens fêtent un triomphe total à Sölden. Pourtant, tout n'est pas rose.
Photo: AFP

Le retour de Lindsey Vonn n'électrise pas tout le monde

Elle ne s'est pas encore exprimée sur ses projets de retour. Et pourtant - ou peut-être à cause de cela - le nom de Lindsey Vonn (Etats-Unis) est sur toutes les lèvres. Head lui a attribué son propre serviceman et elle s'est entraînée avec assiduité à Sölden. Maintenant, elle se torture en salle de musculation. Le fait est que l'Américaine ne pourra pas participer à une course de Coupe du monde avant le 29 novembre. Le chemin à parcourir pour la skieuse de 40 ans, qui utilise une articulation du genou artificielle, est nettement plus long que celui de Lucas Pinheiro Braathen et Marcel Hirscher. Et en privé, les skieuses ne sont pas toutes positives au sujet de ce comback loin s'en faut. Beaucoup n'y voient qu'une opération de marketing.

Le plan de comeback de Lindsey Vonn ne fait pas que des heureux en Coupe du monde.
Photo: imago/Sammy Minkoff

Les comebacks assurent un taux d'audience de rêve

Les chiffres d'audience de la télévision autrichienne prouvent que le retour de Marcel Hirscher et Lucas Braathen donne un nouvel élan au sport alpin. La première manche a été suivie par 1,002 million de téléspectateurs autrichiens. «C'est un taux de rêve si l'on considère que les années précédentes, nous avions environ 600 000 téléspectateurs lors du géant de Sölden», révèle Rainer Pariasek, présentateur vedette de l'ORF.

Le conte de fées américain après le cauchemar

Même sans podium, les Américaines constituent l'équipe la plus forte du géant de Sölden. 4e place: Katie Hensien. 5e place: Mikaela Shiffrin. 7e place: Nina O'Brien. Cette dernière a vécu un cauchemar ces dernières années. Aux Jeux olympiques de Pékin, elle s'est fracturée le tibia et le péroné, ses cris dans l'aire d'arrivée sont encore dans toutes les mémoires. Et il y a un an, à l'entraînement, sa jambe gauche s'est de nouveau brisée. «Nina est l'une des personnes les plus gentilles de la Coupe du monde. Qu'elle revienne comme ça, c'est incroyable. Je lui souhaite le meilleur de tout cœur», déclare Michelle Gisin.

Marcel Hirscher confondu avec Justin Murisier

Lle début de la Coupe du monde ne comporte guère de points positifs pour l'équipe masculine suisse. Après le forfait de Loïc Meillard (douleurs dorsales) et l'élimination de la superstar Marco Odermatt (erreur de ski intérieur après un temps intermédiaire exceptionnel), seul un skieur, Gino Caviezel (9e), se classe dans le top 10. Matteo Joris, le coach de Swiss Ski, désigne néanmoins un Suisse comme vainqueur moral: «Justin Murisier n'a pas pu effectuer une seule course d'entraînement sans douleur pendant la préparation de la saison. Pendant longtemps, sa participation à Sölden était incertaine. C'est pourquoi le fait que Justin se soit classé 17e dans ces circonstances défavorables est à relever». Curieux: dans les médias néerlandais, le Valaisan est confondu avec Marcel Hirscher, octuple vainqueur du classement général de la Coupe du mond ! Le portail en ligne Telegraaf publie un reportage sur Marcel Hirscher. Mais ce n'est pas Marcel Hirscher que l'on voit sur la photo, mais Justin Murisier...

Marcel Hirscher ou Justin Murisier? Les médias néerlandais ne connaissent pas encore leur nouvelle star du ski.
Photo: Screenshot

Les cris des Autrichiens dans le garage

Lors de la première manche, la tornade autrichienne Julia Scheib, qui mesure 1,62 m, ne fait pas bonne impression. Mais ensuite, elle met le turbo et termine troisième. Comment a-t-elle fait? Christan Perner, son entraîneur, raconte qu'il a pris une mesure spéciale entre les manches: «Je suis allé au garage avec elle et je lui ai dit que nous allions crier pour évacuer notre frustration. Nous l'avons fait. Là, des gens nous ont déjà pris pour des fous». C'est le tout premier podium («super cool») de Julia Scheib et le premier d'une Autrichienne en slalom géant depuis cinq ans.

Julia Scheib rayonne de son premier podium - juste avant, l'Autrichienne criait dans un garage.
Photo: keystone-sda.ch

Les parieurs ont tous eu zéro!

Le début de saison sensationnel des Norvégiens a pris certains experts à contre-pied. Un exemple? Le champion olympique de descente Beat Feuz gère, avec le pape du ski allemand Felix Neureuther, le chef de course Stöckli Marc Gisin, la légende suédoise de descente Hans Olsson et un journaliste de Blick: un groupe de parieurs qui, avant chaque course masculine, pronostiquent le top 3, le coureur qui entrera dans le top 30 avec le numéro le plus élevé, ainsi que le classement de Marcel Hirscher. Le bilan de Sölden est décevant pour ce groupe de parieurs: Comme tout le monde a parié sur une victoire de Marco Odermatt et que personne n'a vu venir un podium composé d'Henrik Kristoffersen ou d'Atle Lie McGrath, tous les parieurs se retrouvent avec 0 point!

Beat Feuz: zéro!
Photo: Sven Thomann
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la